La rentrée montréalaise de David Giguère au National: nouveau départ, un an plus tard – Bible urbaine

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La rentrée montréalaise de David Giguère au National: nouveau départ, un an plus tard

La rentrée montréalaise de David Giguère au National: nouveau départ, un an plus tard

Publié le 25 janvier 2013 par Éric Dumais

C’est devant un National rempli de fidèles que David Giguère et ses cinq musiciens ont célébré le premier anniversaire de Hisser haut, un premier album encensé par la critique dès sa sortie. Celui qu’on a connu dans le célèbre Starbuck de Ken Scott a vécu une année mouvementée qui lui a permis de nous en mettre plein la vue.

La chanson «Dépanneur» a ouvert le bal tout en douceur dans une version langoureuse où David Giguère, de sa voix profonde et écorchée, a chanté chaque parole par saccade, comme s’il souhaitait ralentir le tempo pour faire durer le plaisir. L’énergie a atteint son comble dès les premiers accords de «1-2», qui a permis à Giguère et ses musiciens de casser la glace une bonne fois pour toutes.

Le clou de la soirée a été l’entrée sur scène de Karim Ouellet, qui est venu chanter brièvement, en version rap, une partie de la chanson. Dommage que le jeune auteur-compositeur-interprète, qui a remporté un succès foudroyant avec son album Fox, ne soit pas resté plus longtemps. La soirée n’était pas pour autant terminée, bien au contraire.

La pièce «Carambolage» a donné suite à ce spectacle énergique qui alternait bien les chansons rock et les ballades pop. David Giguère et ses musiciens n’ont pas l’habitude de rester fidèles aux pièces de l’album et c’est ce qui nous a permis d’apprécier encore plus le rendu final en spectacle. Cette chanson touchante, qui raconte le deuil d’un jeune garçon de quatre ans qui a perdu sa mère, a été interprétée en version rock avec une finale éclatée, qui rappelait les envolées psychédéliques à la Foals sur Total Life Forever.

Décidément, David Giguère tenait à célébrer ce premier anniversaire en grand, dans ce National où il avait présenté son album pour la première fois devant public le 25 janvier dernier. Très ému d’être parmi nous, c’est après avoir offert «La chose», avec une Camille Poliquin au sommet de son art, qu’il s’est permis de remercier ses fans, tout en se remémorant, avec humour, à quel point la dernière année a été enrichissante pour lui. «En un an, j’en ai appris pour dix ans», s’est-il exclamé, résolument fier de lui.

Un tourbillon de succès a suivi, notamment avec «L’atelier», qui l’a fait connaître au grand écran en 2011, puis «Encore», «Madame M», «Désirs», «C’est pas elle» et «Viens que j’te griffe», qui a clôturé le spectacle. Avec humour, un homme dans le public s’est exclamé «Ben voyons donc!», comme s’il était inconcevable que le spectacle se termine déjà, et David Giguère, complice, s’est exclamé: «Je connais cet homme! Je connais cette voix-là. On sait tous comment ça marche un spectacle, on quitte, on revient, bon!»

Au rappel, le sextuor est revenu brièvement interpréter en version acoustique la ballade «Comme toi» puis «Hisser haut», qui a définitivement prouvé que les voix de Giguère et Poliquin étaient à ce point fusionnelles.

David Giguère a offert, en somme, un spectacle très chaleureux, ponctué de moments tendres qui nous a permis de découvrir un artiste sensible qui apprécie ce qu’il fait, mais surtout les gens qui l’ont aidé à devenir ce qu’il est.

La mise en scène, qui n’avait rien d’extraordinaire en soi, était assurée par Christian Lapointe, les éclairages par Caroline Nadeau, et la direction artistique par Josiane Lanthier, qui s’est très bien débrouillée, seule à l’arrière-scène, avec les animations qu’elle contrôlait elle même et qui étaient diffusées sur grand écran. D’une table tournante à des figurines, de cadrans à de jeu de cartes, tout était animé sur le vif, ce qui ajoutait une dimension très intéressante à la mise en scène.

Emmanuel Schwartz

La première partie a été assurée par l’auteur et acteur Emmanuel Schwartz, qui s’est permis un petit jam session l’espace d’une trentaine de minutes. Reconnu pour avoir joué un androgyne dans Laurence Anyways aux côtés de Xavier Dolan et pour avoir écrit la pièce NathanBénédictestunYiKing, présentée au conservatoire du Théâtre Rouge dans le cadre du FTA 2012, le jeune prodige n’a cependant pas convaincu l’assistance avec sa voix rauque relâchée et ses accords gras. C’est un musicien avec un certain charisme qui a certes réchauffé la salle, mais malheureusement ni ses mélodies ni ses textes ne passeront à l’histoire.

*Consultez notre dossier photos sur la page Facebook de Bible urbaine.

Appréciation: ***1/2

Crédit photo: Andréanne LeBel

Écrit par: Éric Dumais

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