Joindre le geste à la parole – Bible urbaine

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Joindre le geste à la parole

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Tristan Malavoy lance l’album «Les Éléments»

Publié le 2 mai 2012 par Annabelle Moreau

Crédit photo : Mireille Couture

Le premier jour de mai a vu Tristan Malavoy révéler son deuxième opus, Les Éléments. Près de 6 ans après Carnets d’apesanteur, l’occasion était belle de revenir sur le chemin accompli avant de plonger dans la tempête.

Tristan Malavoy, homme-orchestre: chroniqueur littéraire, rédacteur en chef du journal Voir, poète, musicien, interprète, globe-trotter; la liste est longue et les projets nombreux. Pour réaliser l’album Les Éléments, l’homme derrière l’orchestre est retourné à l’essentiel, c’est-à-dire, la terre, l’air, l’eau et le feu. Quatre éléments qui composent un album dont il signe les textes et la musique.

«Ce qui est nouveau, raconte Malavoy lors du lancement à la Chaufferie du Cœur des Sciences de l’UQÀM le 1er mai dernier, c’est que pour la première fois, j’ai envisagé, conçu un disque en entier en sachant dès le départ que ça allait être un album».

Ainsi, contrairement à Carnets d’apesanteur, qui est «devenu un album de manière accidentelle», les paroles des douze chansons des Éléments ont été écrites sur une période intensive de 3 ou 4 mois, il y a déjà plus de 2 ans. Le projet est donc plus articulé, il respire, même si «l’essentiel, le noyau était là», ajoute-t-il.

Au moment d’entrer en studio, de travailler enfin avec des musiciens, les mots de Malavoy ont rejoint tout naturellement la musique et l’alchimie a pu se produire: «J’ai toujours trouvé que d’une part, un bon texte gagne à être appuyé par de la musique, question de cohabitation, d’espace. Il faut laisser le texte respirer un peu plus, c’est une danse, mais c’est une danse qui peut être très belle.»

Poète et plus si affinités

Auteur de trois recueils de poésie, dont le dernier, Cassé-bleu, est paru en 2006, Malavoy a voulu pour cet album «être un peu plus direct, c’est-à-dire, explique-t-il, j’ai la plume assez poétique, j’aime bien forger des images, mais j’ai voulu parler assez clairement de mon époque sur cet album». Comme si la seule poésie ne pouvait soutenir le propos réaliste mais aérien de l’album, et qu’il a fallu, pour l’auteur, chercher plus loin encore.

Malavoy constate que l’aspect plus littéraire ou poétique de sa pratique d’écriture est très mystérieuse pour lui. «Avec la poésie, dit-il, je me mets en danger continuellement, je ne sais pas où je vais aboutir. J’ai besoin de me faire surprendre par les mots, par moi-même.»

Il ne faut pas oublier qu’il est le rédacteur en chef du Voir et que ses journées ne sont pas consacrées à la création littéraire, «alors que l’écriture d’articles ou autres, c’est beaucoup plus lucide, c’est pas plus facile, mais les paramètres sont différents», souligne-t-il.

Le meilleur des deux mondes

Le soir du lancement des Éléments, l’ambiance est particulière dans la salle inondée de lumière malgré le temps gris. C’est que l’on assiste à la rencontre de deux univers qui, en apparence, semblent pourtant imbriqués, mais qui tournent plutôt chacun autour de leur soleil respectif: la planète musique et la planète poético-littéraire.

Sur le mur du fond, derrière la scène improvisée, de grandes lettres noires reprennent les paroles de «Un siècle comme les autres», première pièce de l’album.

Le tien
Le mien
Aux creux
de nos mains

Le tien
Le mien
Comment ça?
s’écrit demain

Elles annoncent la couleur de la soirée: les mots et la musique, même combat. Mais ne devrait-il pas toujours en être ainsi?

C’est quatre pièces que vont nous donner à entendre les musiciens, dont Amylie, chanteuse à la voix douce en accord parfait avec celle plus grave de Tristan Malavoy. Et c’est là, sur scène, que l’auteur-compositeur-interprète semble trouver le plus de plaisir, à incarner, chanter et interpréter ses textes, puisque «sur scène, nous dit-il, c’est là que la poésie vit vraiment».

«Les Éléments»
Audiogram
En magasin depuis le 1er mai 2012
www.tristanmalavoy.com

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