«Les trésors enfouis de Netflix» – Été 2017

«Buster’s Mal Heart» de Sarah Adina Smith

Étoile montante de la scène indépendante (au féminin!), la multitalentueuse Sarah Adina Smith signe ici le scénario, la réalisation et le montage de son second long-métrage, une œuvre singulière empruntant les talents du tout aussi singulier Rami Malek de la série Mr. Robot. Influencée par les Kubrick, Lynch et Wachowski de ce monde, la cinéaste n’a clairement pas peur d’assumer son petit côté New Age et de naviguer dans les eaux troubles de l’existentialisme, des questions rhétoriques et de la métaphysique. Dans Buster’s Mal Heart, un père de famille travaillant de nuit dans un hôtel morose est accosté par un mystérieux client qui, persuadé que la fin du monde approche, ébranlera ses convictions déjà fragiles… Un ingénieux casse-tête pour ceux qui aiment réfléchir et interpréter, mais sans trop se prendre au sérieux.

«The Wailing» de Na Hong-jin

Présenté hors compétition lors du Festival de Cannes en 2016, The Wailing (ou Goksung en version originale) est un énième témoignage de la supériorité du cinéma sud-coréen dans les départements du suspense, de l’horreur et du thriller surnaturel. Campée dans un village montagnard embrumé, l’intrigue s’articule autour d’une série de décès morbides et inexplicables qui plongera sa population dans la paranoïa, en commençant par l’agent de police un peu naïf qui sera chargé d’enquêter. Dans ce crescendo cauchemardesque orchestré avec finesse par le cinéaste Na Hong-jin, les revirements sont nombreux et le mystère s’intensifie à coups d’exorcismes et de rencontres insolites. Nous gardant en haleine pendant plus de deux heures, The Wailing ne souffre jamais de sa longueur et satisfera pleinement les amateurs de polars.