Entrevue avec Martin Bilodeau pour la 8e édition du Cinébazar de Mediafilm

Associé depuis sept ans aux rigueurs de l’hiver, le Cinébazar s’offre cette année le cadeau du printemps. «On s’est aperçu que c’était un peu morose l’hiver. Les gens ont moins le goût de sortir de chez eux quand il fait trop froid, et c’était difficile pour les exposants qui sont là très tôt le matin pour installer leur kiosque, lance d’entrée de jeu Martin Bilodeau, le rédacteur en chef de Mediafilm, qui organise l’évènement. Aussi, on veut attirer cette année plus de passants et amener un souffle de spontanéité.»

Le Cinébazar se déroule pendant une journée entière une fois par année et accueille entre 50 et 60 exposants qui viennent y vendre des films de tous les formats inimaginables, mais également une multitude d’objets de collection, tous rattachés au cinéma, et offerts à des prix d’ami. S’y côtoient tous les fanatiques du 7e art. «D’un côté, il y a de véritables collectionneurs, des mordus d’objets cinématographiques bien spécifiques. De l’autre, des amoureux du cinéma. C’est une caverne d’Ali Baba», poursuit Martin Bilodeau, visiblement fier.

Malgré le tournant numérique qui s’est amorcé depuis quelques années déjà dans le milieu cinématographique, des irréductibles adeptes du bon vieux DVD ne seront pas en reste, même si Martin Bilodeau admet qu’il y a des changements qui s’opère en ce qui concerne le nombre de DVD à vendre depuis les débuts de Cinébazar. «On voit une différence. Par contre, on observe une croissance du goût des gens pour l’objet cinématographique. Il est trop tôt pour qualifier les DVD de vintage. Les cinéphiles accordent une valeur importante aux leurs. Il y a encore un rapport physique avec le cinéma.»

Cinécole, créatrice de vocation

Si le Cinébazar est un lieu d’échanges et de discussions, il s’agit avant tout d’un évènement bénéfique pour supporter Cinécole, une activité d’éducation à la culture cinématographique et chapeautée par Mediafilm. «Cette année, il y a une envie de faire comprendre aux gens que c’est une activité bénéfique, explique celui qui exerce aussi le métier de critique. Quand ils vont payer leurs deux dollars à l’entrée, ils vont tout de suite comprendre à quoi il servira.» Et la cause est des plus nobles. Cinécole permet à des jeunes de se familiariser avec des films d’auteur en leur proposant des sorties scolaires… au cinéma! «Il faut entretenir le goût du cinéma et créer une vocation chez ces jeunes du secondaire. L’expérience sur grand écran est plus rare pour eux. Les 13 à 17 ans, ce n’est pas eux qui remplissent les salles la fin de semaine», lance M. Bilodeau.

Cinécole est une activité gratuite proposée aux enseignants et qui est financée par Mediafilm et ses partenaires, comme la régie du cinéma. À la fin de l’année scolaire, près de 4000 élèves auront pu assister aux projections de 1987, Henri Henri ou encore Félix et Meira. L’expérience ne s’arrête pas là. «L’activité n’est pas passive. On invite des réalisateurs, des critiques et des acteurs à venir parler du film avec les jeunes», renchérit Martin Bilodeau. Qui sait, peut-être que certains sortiront des salles, avec une passion nouvelle de coter à leur tour les films de 1 à 7. 

Le Cinébazar de Mediafilm a lieu le samedi 28 mars de 9h à 16h au Centre du Plateau, à l’angle du boulevard Saint-Joseph Est et de la rue Fullum. Coût d’entrée: 2 $ par personne.