«Henri Henri» de Martin Talbot – Bible urbaine

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«Henri Henri» de Martin Talbot

«Henri Henri» de Martin Talbot

Le fabuleux destin du petit cousin québécois d’Amélie Poulain

Publié le 7 novembre 2014 par Alyssia Duval

Crédit photo : Les Films Séville

Pour son tout premier long-métrage de fiction, le réalisateur de la télésérie Les Parent a voulu offrir au public québécois quelque chose de rafraîchissant et d’universel, quelque chose qui saurait émouvoir, attendrir, et surtout faire sourire. Empruntant au style enchanteur de Wes Anderson dans son fond comme dans sa forme, Henri Henri est un conte allégorique prônant l’optimisme qui, bien qu’imparfait, a presque tout pour plaire aux 7 à 77 ans.

Il était une fois Henri (Victor Andrés Trelles Turgeon), un jeune homme aimable et un peu simplet qui avait pour unique désir de «mettre la lumière dans la vie des gens». Chargé de remplacer les ampoules brûlées dans l’orphelinat où il a grandi, Henri vit un train-train quotidien heureux et paisible, jusqu’au jour où il se voit contraint à déménager, les religieuses ayant vendu le domaine à un promoteur immobilier. Seul face à la vraie vie, il suit les signes que le ciel lui envoie et continue d’illuminer le cœur de ceux qui croisent son chemin. Du vieil homme esseulé (Marcel Sabourin) au voisin grincheux (Jean-Pierre Bergeron), en passant par la jolie guichetière du cinéma (Sophie Desmarais), autant de rencontres inespérées sauront-elles raviver sa propre étincelle?

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Campé dans un monde onirique et intemporel aux apparences rétro, peuplé de personnages aussi attachants qu’ils sont fantasques, Henri Henri demeure un récit initiatique relativement classique et devinable. Bien qu’il s’agisse assurément d’une oeuvre bienvenue dans notre cinématographie québécoise – à laquelle on reproche souvent d’être trop cafardeuse ou trop vulgaire – Martin Talbot n’a pas su la rendre suffisamment originale pour qu’elle soit vraiment mémorable ou qu’on ait envie de la revoir. Peut-être cela relève-t-il du caractère trop manifeste de ses inspirations narratives et visuelles, ou encore d’une écriture plutôt évidente, laissant trop peu d’espace à l’interprétation. La métaphore de la lumière, aussi belle et inspirante soit-elle, aurait bénéficié d’un peu plus d’astuce et de subtilité.

Il ne fait aucun doute, néanmoins, que son protagoniste personnifié par Trelles Turgeon en est un que l’on se plaît à découvrir, sa douce naïveté et ses regards mignons ne pouvant faire autrement que de charmer. La bande sonore originale, signée par Patrick Lavoie, rappelle les orchestrations féériques de l’univers de Tim Burton et parvient à plonger le spectateur toujours plus profond dans la magie de son scénario. Ainsi, Martin Talbot remporte au moins son pari lorsqu’il s’agit de proposer une histoire simplement belle, après laquelle on peut sortir de la salle de cinéma le coeur léger. Sans sexe, sans violence et sans blasphème, Henri Henri est une grande bouffée d’air frais qui réjouira certainement toute la famille.

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