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Crédit photo : Les Films Christal
Co-scénarisé par Guillaume Corbeil et Yan Giroux, cette oeuvre biographique marque, pour le tandem de cinéastes, leur premier long métrage de fiction à vie. Le premier a fait ses premières armées au théâtre et s’est fait connaître principalement pour ses pièces Unité modèle (2016), Tu iras la chercher (2014) et Cinq visages pour Camille Brunelle (2013); le second a laissé sa trace en réalisant Surveillant (2011) et Mi niña mi vida (2013), qui ont tous deux été sélectionnés à Sundance, ainsi que Lost Paradise Lost (2017), qui a été présenté au Festival du nouveau cinéma (FNC).
Yves Boisvert, l’homme qui va devoir s’ouvrir aux autres
Toute sa vie durant, Yves Boisvert a traîné sa valise chez qui voulait bien l’accueillir pour se consacrer corps et âme à sa passion, la poésie. Aussi charmeur que confrontant, il débarque en coup de vent dans la vie de Dyane et de son fils Marc, un adolescent studieux qui accueille d’un mauvais oeil le nouvel arrivant et qui se passerait bien de cet étranger dans le lit de sa mère.
Mais l’esprit rebelle du poète montréalais est contagieux, pour cette dernière, et pousse Marc à sortir de ses retranchements alors qu’Yves, de son côté, s’enlise dans un quotidien qui ne lui convient plus tellement. Il va tenter de tout changer dans un dernier grand coup d’éclat avant de réaliser que, seul au bout du monde, ses mots ne veulent plus rien dire…
À tous ceux qui ne me lisent pas, c’est le récit de la quête d’absolu d’un homme qui va devoir s’ouvrir aux autres pour ne pas finir oublié entre deux livres de cuisine. Comme il se plaît si bien à le dire lui-même à un moment dans le film, «j’aime mieux mourir debout que mourir à genoux».
Rappelons qu’Yves Boisvert a été couronné de plusieurs prix de son vivant, dont le Prix du Gouverneur général en 1992, pour son recueil La balance du vent, et le prix Félix-Antoine-Savard pour l’ensemble de son oeuvre en 2003.
Ci-dessous, on vous présente un poème que vous entendrez certainement en visionnant la bande-annonce. On souhaitait vous présenter un extrait pour que vous puissiez vous imprégner de ses mots et voir, de vos yeux vus, tout la beauté qui se dégage de la plume d’Yves Boisvert, à l’instar d’un jardinier qui s’émerveille devant la palettes de variétés et de couleurs de son aménagement paysager.
«D’aussi loin que mémoire soudaine
Les pas du coeur sont comptés
La jeunesse en cendre, la voilà
À présent, je viens à vous. Aimez-moi
Voyez les traces aux semelles. C’est tout ce qui reste
Ne soyez pas étonnés, la foudre rejoint partout ceux qu’elle aime
Épargnant aux autres tels malheurs ou certaines vérités…»