Introspectif, puissant et rassembleur: Fleet Foxes au Théâtre Corona – Bible urbaine

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Introspectif, puissant et rassembleur: Fleet Foxes au Théâtre Corona

Introspectif, puissant et rassembleur: Fleet Foxes au Théâtre Corona

Combattre la chaleur par la musique

Publié le 26 juillet 2018 par Édouard Guay

Crédit photo : JUICEonline (All Is Amazing)

Malgré la chaleur suffocante du Théâtre Corona, qui aurait grandement besoin d'une climatisation adéquate, le groupe Fleet Foxes a offert un magnifique concert à ses admirateurs montréalais. Menée par le chanteur et guitariste Robin Pecknold, la formation de Seattle nous a offert un spectacle à l’image de ses albums: introspectif, puissant et rassembleur. Peu bavard, le groupe a offert 90 minutes de musique bien exécutée et d’une précision presque chirurgicale… Tout comme Crack-Up, leur plus récente offrande, plusieurs chansons s’imbriquaient ensemble pour former des pièces d’une formidable richesse musicale.

Après une première partie plutôt ronflante, où la chanteuse Nilufer Yanya et ses musiciens ont brusquement quitté la scène dans l’indifférence la plus totale du public après moins de 30 minutes sur scène, les six membres de Fleet Foxes se sont emmenés à 21 heures bien tapantes pour y entamer «Grown Ocean».

Derrière eux, le soleil se levait lentement en visuel. Puis ils ont enchaîné sans interruption un trio musical de Crack-Up («Arroyo Seco», «Cassius» et «Naiads»), où les membres du groupe ont démontré leur grande polyvalence, changeant fréquemment d’instruments avec une très grande aisance. Le son était bien calibré, et l’interprétation, pratiquement sans faille. Pas le temps pour les applaudissements: on est tout de suite passé à la fort jolie «Drops in the River», une chanson méconnue du premier EP de la formation, qui fut magnifiquement rendue sur scène.

«Il fait vraiment très chaud ici!» Par cette phrase, le chanteur Robin Pecknold venait de dire ce que tout le monde pensait tout bas: il régnait une chaleur étouffante au Corona. À deux moments, le groupe a paru incommodé, s’arrêtant quelques secondes pour prendre de longues gorgées d’eau.

Tant pis pour l’inconfort, on était déjà reparti pour un autre trio musical. La formidable «White Winter Hymnal» a rapidement créé un esprit de communion chez les spectateurs. La transition vers «Ragged Wood» s’est faite sans que personne ne s’en aperçoive: on aurait pu jurer qu’il s’agissait d’un seul et même morceau! Idem pour la splendide «Your Protector» et le morceau plus récent «Fool’s Errand», qui a basculé vers les premières notes de «He Doesn’t Know Why».

Vraiment aucun temps mort, même pas pour se laisser acclamer! Fleet Foxes n’est pas venu pour nous faire languir. Il est reparti tout de suite avec «Mykonos», l’un de ses morceaux phares et l’un des moments les plus réussis du spectacle, puis «Mearcstapa», où le multi-instrumentiste Morgan Henderson nous a offert de magnifiques envolées à la flûte traversière.

Le groupe a quitté par la suite pour laisser la place à Robin Pecknold, qui a interprété en solo (et avec brio!) le morceau «Tiger Mountain Peasant Song», tout juste après avoir demandé de l’eau pour surmonter cette chaleur de plus en plus envahissante.

Le groupe est revenu par la suite pour un dernier tour de piste: il avait gardé plusieurs cartes dans sa manche, notamment «The Shrine / An Argument», suivie de «Blue Ridge Mountains» en fin de parcours, qui a fait le bonheur de tous, malgré quelques spectateurs très désagréables, manifestement en état d’ébriété, qui n’arrêtaient pas de parler et de rire trop fort pour s’assurer que tous les entendent.

Il existe une place spéciale en enfer pour les gens qui parlent pendant un concert de Fleet Foxes…

Après un rappel où, encore une fois, Fleet Foxes ne s’est pas laissé désirer, tout le monde est reparti du Théâtre Corona avec «Oliver James» (encore une fois interprétée en solo par Pecknold et chantée en chœur par la foule) et la formidable «Helplessness Blues», qui avait été mélangée à une reprise de «Blues Run the Game» de Jackson C. Frank.

Un autre moment magique pour conclure un concert fort réussi où le groupe a jonglé habilement avec les instruments et les sonorités de leur catalogue qui commence vraiment à contenir de nombreuses perles!

L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. Grown Ocean

2. Arroyo Seco

3. Cassius, -

4. - Naiads, Cassadies

5. Drops in the River

6. White Winter Hymnal

7. Ragged Wood

8. Your Protector

9. Fool's Errand

10. He Doesn't Know Why

11. Mykonos

12. Mearcstapa

13. Tiger Mountain Peasant Song

14. If You Need To, Keep Time On Me

15. Third of May / Ōdaigahara

16. The Shrine / An Argument

17. Blue Ridge Mountains

Rappel

18. Oliver James

19. Blues Run the Game (reprise de Jackson C. Frank)

20. Helplessness Blues

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