Cradle of Filth avec Jinjer et Uncured au Théâtre Corona de Montréal

En première partie: Jinjer

En première partie, le groupe Jinjer (avant celui-ci, on retrouvait Uncured, mais malheureusement on les a manqués!) est originaire de l’Ukraine, et semble avoir été influencé, dans son son, par la côte ouest-américaine, laquelle est perceptible à travers sa musique métal.

Les musiciens se débrouillent plus que bien dans des lignes complexes, mais ce qui crée la sensation chez cette formation, c’est la chanteuse, Tatiana Smailyuk, sur qui tous les yeux étaient rivés. Pas seulement parce qu’elle est jolie, mais surtout parce qu’elle joue très bien avec sa voix: tantôt claire et harmonieuse, celle-ci se transforme en chants gutturaux classiques de death metal. Wow. Quelle fille ne rêverait pas, un jour, de s’époumoner ainsi en chantant du death metal? Impressionnant.

Le groupe a été applaudi chaleureusement et Jinjer s’est même permis d’allonger son set pour l’occasion. La salle a été réchauffée de belle façon.

Cradle of Filth: une prestation des plus solides

Puis, c’est sur la chanson de style opéra «Ave Satani», tirée du film d’horreur The Omen, que sont apparus sur scène les membres de Cradle of Filth. Déjà, ça donnait le ton. Le groupe est reconnu pour ses prestations théâtrales et, hier, il n’a pas déçu.

La mise en scène est bien rodée, entre chaque chanson les musiciens reprennent leur place, en faisant dos au public au fond de la scène, tandis que Dani Filth remonte sur son piédestal à l’arrière-scène, faisant, lui, face à l’auditoire. Celui-ci est arrivé vêtu d’une longue cape noire surmontée d’un capuchon, qu’il a presque aussitôt laissé tomber pour dévoiler un costume pouvant évoquer une armure, d’où ressortaient des pics en métal démesurés. Et cela, c’est sans compter les bottes goth/métal immenses et le maquillage «halloweenesque». La performance pouvait commencer, avec la classique «Gilded Cunt».

Le chanteur Dani Filth, maintenant dans la quarantaine, n’a étonnamment rien perdu de sa voix. Et quelle voix! C’est d’ailleurs ce qui a contribué à sa renommée et à celle de Cradle of Filth.

Il est capable de monter très haut dans des aigus incroyables, sans que ce ne soit que du cri, avec une voix encore claire. Mais il réussit aussi à aller très bas, dans les chants de gorge à la death metal. Son registre vocal est impressionnant tant il est étendu. Ajoutons à cela sa forte présence sur scène pour une prestation des plus solides.

Mais Cradle of Filth ne se limite pas à son chanteur. Les autres membres du groupe qui l’accompagnent sont dignes de mention. Excellents musiciens, leur exécution est précise, presque chirurgicale, et ce, tout en réussissant à faire tournoyer leur longue chevelure pendant de longs moments, dans le cas du bassiste et d’un des guitaristes (l’autre est rasé!)

Et on n’est pas en reste avec ceux-ci côté énergie et théâtralité; ils donnent tout un show. Le batteur doit être l’un des plus rapides que la formation ait connus, et la maîtrise de son instrument est indéniable. Également un bel ajout depuis 2013 que celui de la claviériste/choriste qui, bien que plus discrète, donne une profondeur à certains morceaux du groupe.

Cradle of Filth a donné un généreux concert pendant un bon deux heures, ne se limitant pas aux chansons du plus récent album, mais plutôt en faisant plaisir aux fans en leur offrant plusieurs succès du groupe, entre autres pendant le long rappel de cinq chansons.

Même si on retrouvait tous les clichés du métal sur une même scène, costumes, boucane, sang, imagerie morbide… il n’en demeure pas moins que le spectacle était fort divertissant et intéressant musicalement.