«À la recherche d’Expo 67» au Musée d’art contemporain de Montréal

Plutôt que d’offrir un regard vers le passé en mettant de l’avant les archives, les commissaires d’exposition Lesley Johnstone et Monika Kin Gagnon ont choisi de réfléchir à ce qu’il reste d’Expo 67 aujourd’hui, en 2017. À la nostalgie du passé, les deux femmes opposent une perspective contemporaine sur l’évènement. À travers une vingtaine d’artistes, dont la plupart n’a pas encore 50 ans, À la recherche d’Expo 67 rend compte de l’éclectisme qui a marqué l’Exposition universelle de Montréal. Les œuvres appartiennent à des disciplines aussi diversifiées que l’architecture, les arts visuels, la vidéo, le cinéma et la musique.

Alors que l’originalité des recherches architecturales est habituellement ce qui caractérise les expositions universelles, c’est plutôt l’innovation technologique d’Expo 67 que l’on retient. Certains artistes ont choisi de travailler à partir d’un pavillon en particulier d’Expo 67. Le collectif d’artistes Leisure – Meredith Carruthers et Susannah Wesley – s’est par exemple inspiré du pavillon des enfants pour concevoir une installation ludique en bois dans laquelle les jeunes spectateurs peuvent évoluer à leur guise.

Par cette œuvre, le collectif cherche à rendre hommage à Cornelia Hahn-Oberlander, une architecte-paysagiste qui s’est démarquée il y a cinquante ans en créant un environnement immersif qui questionnait les notions conventionnelles de jeu chez les enfants. De son côté, Jean-Pierre Aubé propose une réinterprétation hypnotique du pavillon Kaléïdoscope en montrant le mouvement de cristallisation de produits chimiques en accéléré.

Le photographe David K. Ross a créé son œuvre dans une perspective davantage archivistique. À l’aide d’un drone placé à douze mètres du sol, il a reproduit le parcours du Minirail qui permettait au public de se déplacer sur tout le territoire d’Expo 67. On remarque d’ailleurs que cinquante ans plus tard, la nature a effacé toutes les traces de l’évènement.

C’est toutefois la recréation du film La Vie polaire, présenté à l’époque dans le pavillon L’Homme interroge l’Univers, qui constitue l’œuvre la plus fascinante. Jadis diffusé sur onze écrans dans une salle circulaire où le public s’assoyait sur un plateau rotatif lui permettant de visionner trois écrans à la fois, ce film réalisé par Graeme Ferguson figure parmi les précurseurs du cinéma IMAX inventé quelques années plus tard. Cette œuvre rappelle le fait que la technologie des films multiécrans a été développée en partie à Expo 67.

Par son angle d’approche original, À la recherche d’Expo 67 se démarque des activités programmées pour le 375^e anniversaire de Montréal. Toutefois, une rapide contextualisation historique et esthétique de l’Expo 67 aurait permis de faire mieux ressortir les références dont les artistes contemporains se sont inspirés pour créer leurs nouvelles œuvres, surtout auprès d’un public moins familier avec cette période de l’histoire du Québec.

L’exposition À la recherche d’Expo 67 est présentée jusqu’au 8 octobre au Musée d’art contemporain de Montréal. Cliquez ici pour plus d’information.