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Crédit photo : Frédéric Lauzier-Young
Tout d’abord, Of Monsters and Men a laissé de côté le froid islandais pour donner un spectacle chaleureux et énergique. Les neuf musiciens remplissaient bien la scène et tout au long de la prestation, semblaient avoir du plaisir à jouer. Une joie qui s’est transmise dans le public qui ne s’est pas fait prié pour battre le rythme en entonnant leurs chansons-hymnes. La plupart des gens présents étaient là plus tôt expressément pour voir ce concert.
OM&M a joué tous ses succès et a donné somme toute une très bonne prestation, mais il serait vraiment intéressant de les voir dans une plus petite salle, plus intime; ils paraissaient un peu perdus dans la grande salle pas encore comble.
Ensuite, les roadies se sont affairés à mettre en place le décor aux piédestaux rouges sur lesquels les musiciens seraient perchés et à faire tomber le rideau de larges paillettes scintillantes qui servait de toile de fond. Puis les musiciens (qui ont offert une solide prestation) se sont installés à leurs instruments sous les cris de la foule qui n’attendait maintenant que la chanteuse. Et puis elle est arrivée. Pieds nus, sans maquillage, vêtu d’un ensemble digne des années 70.
Hier, on ne remarquait pas les éclairages. Ni le décor, fort joli par ailleurs. On ne voyait que Florence. Son charisme, son énergie, mais aussi sa fragilité, son humilité. Ses gestes théâtraux, ses pas de danse, parfois classiques, parfois contemporains, évoquant par moments Kate Bush: elle s’est accaparé la scène pour y gambader, virevolter et surtout nous offrir sa voix. Et quelle voix! Puissante, juste, au registre étendu, se promenant aisément d’un ton à l’autre, tantôt en force, tantôt en douceur. Sans modulations, sans effets. Une voix pure.
Florence Welch, c’est une vraie artiste, capable de transposer sur scène son univers et transmettre ses émotions. Une chose difficile à faire dans une immense salle. Pendant la soirée, elle nous a souvent semblé émue, touchée. On le sentait dans sa voix lorsqu’elle s’adressait à la foule. Les gens présents l’ont couvert d’applaudissements toute la soirée, tellement qu’elle semblait presque gênée. Il s’est passé quelque chose hier, un lien s’est créé. Comme une brève mais intense histoire d’amour. Qui n’a duré qu’une couple d’heures. Elle nous a remerciés de tout l’amour qu’on lui donnait. Elle nous le rendait bien.
Surprenante aussi cette Florence. Comme lorsqu’elle a traversé en courant le parterre pour aller se jucher sur une mini scène à l’arrière et a continué à chanter «Rabbit Heart». Comme lorsqu’elle a décidé de chanter «Various Storms & Saints», une chanson qu’elle fait rarement parce que, de son propre aveu, elle est «too close to the bone» (trop réelle).
Elle a terminé le concert avec les grands succès, dans toute leur puissance: «You’ve Got the Love», «Dog Days», «What Kind of Man» et «Drumming Song». Et à en juger par sa réaction et celle du public, Florence and the Machine reviendra à Montréal. Elle a été touchée au cœur. On l’a été aussi. Par l’humilité, la vulnérabilité et l’authenticité qu’elle a démontré toute la soirée. You’ve got our love, Florence.
L'avis
de la rédaction