Moderat avec CRi et Telefon Tel Aviv au Métropolis de Montréal

Moderat, c’est la réunion de trois Berlinois: Gernot Bronsert, Sebastian Szary (Modeselktor) et Sascha Ring (Apparat). Les deux groupes se sont taillé une place enviable sur la scène musicale internationale. Chaque fois qu’ils travaillent ensemble, le résultat est époustouflant. Une fusion presque parfaite, comme l’a été la prestation d’hier.

Fait digne de mention, de nos jours où les spectacles commencent toujours très tard: une foule très nombreuse était arrivée plus tôt pour entendre la formation électro montréalaise CRi qui sortira prochainement son EP Tell Her et qui a remixé récemment la chanson «Reminder» de Moderat.

Formé en 1999, le duo, composé de Joshua Eustis et de Charles Coope de Telefon Tel Aviv, originaire de la Nouvelle-Orléans, a assuré la deuxième partie du spectacle avant le groupe principal, avec sa musique planante et d’intelligent dance music dans une atmosphère feutrée rouge.

La foule était déjà fort électrisée lorsque Moderat s’est amené sur les planches vers 22 h 30. Derrière les trois comparses se dressait un visuel spectaculaire signé par le collectif artistique de renommée internationale Pfadfinderei. On peut d’ailleurs voir un extrait du chef d’œuvre visuel dans la bande-annonce qui annonçait la tournée de Moderat III, le nouvel album de la formation sorti le 31 mars dernier.

Le concert a été lancé avec «Ghostmother», où la fumée blanche ondulante à l’écran se mêlait très bien au rythme sensuel de la pièce. À l’apparition de mains lumineuses en arrière-plan, une clameur de joie est montée de l’assistance pour accueillir comme il se doit «A New Error», l’une des pièces les plus populaires du groupe qui a aussi donné le ton à une scène marquante du film bouleversant Laurence Anyways de Xavier Dolan.

Parmi les chansons coup-de-poing du dernier album, notons «Reminder» et «Intruder» qui ont vraiment créé un raz-de-marée de déhanchements langoureux et d’yeux fermés. L’une des bonnes répliques du film The Lobster récemment présenté au Québec et qui a remporté le prix du jury du festival de Cannes l’an dernier a trouvé un écho hier dans la salle: il n’y a pas de doute, l’électro favorise la danse seule, sorte d’incursion dans le rythme intérieur de chacun.

Puis la fin a été annoncée. Mais la foule ne l’entendait pas de cette façon et en voulait encore. Et ce, même si Moderat a offert deux rappels (encore 1 et encore 2) aux spectateurs insatiables qui étaient déchaînés. C’est la pièce «Versions» de l’opus II qui a clôturé cet heureux rassemblement.

Le succès du groupe à l’échelle internationale n’est pas prêt de s’essouffler. Et s’il faut un album IV pour pouvoir y avoir accès à nouveau, les Québécois sont définitivement preneurs, à en voir la réaction enthousiaste des gens présents au Métropolis hier.