CinémaNos 5 suggestions Netflix
Crédit photo : Netflix Canada (de: «Cosmos: A Spacetime Odyssey»)
1. «Blue Ruin» de Jeremy Saulnier
Le délirant, démentiel et désaxé Green Room de Jeremy Saulnier débarque enfin sur les écrans québécois vendredi prochain, alors pourquoi pas se mettre l’eau à la bouche avec son prédécesseur? Dans celui-ci, un vagabond solitaire retourne dans son patelin pour régler de vieux comptes et réalise, un brin trop tard, que son inexpérience avec la violence pourrait s’avérer coûteuse. Financé grâce à une campagne Kickstarter, Blue Ruin est un récit de vengeance pur et dur, classique, voire shakespearien, et pourtant… Établi dans le cadre roturier du sud des États-Unis, il est aussi d’un réalisme inquiétant et, somme toute, pleinement satisfaisant malgré sa fixité et le minimalisme de son scénario. Frisant le génie des frères Coen par sa fusion impeccable entre candeur et profanation, Blue Ruin est un autre exemple de l’excellente santé du cinéma indépendant d’aujourd’hui.
2. La série documentaire «Cosmos: A Spacetime Odyssey»
Qui sommes-nous? D’où venons-nous? Où allons-nous? Après Carl Sagan dans les années 80, c’est l’astrophysicien le plus branché de l’heure, Neil DeGrasse Tyson, qui nous fait maintenant cadeau de quelques réponses à ces questions fondamentales. En incomparable vulgarisateur, il parvient à couvrir tout ce que l’être humain connait de l’univers à ce jour – littéralement –, de l’infiniment grand à l’infiniment petit, du Big Bang à la fin des temps, jusqu’aux frontières les plus lointaines de l’espace et ce, avec l’enthousiasme d’un enfant dans un magasin de jouets. En ses propres mots: «To make this journey, we’ll need imagination; but imagination alone is not enough, because the reality of nature is far more wondrous than anything we can imagine.» Empreint d’un message profondément humaniste, Cosmos: A Spacetime Odyssey est une ode en 13 épisodes à la science et au progrès humain, mais aussi à la beauté de l’inconnu. Alors attachez votre ceinture et laissez-vous émerveiller!
3. «Infinitely Polar Bear» de Maya Forbes
Rares sont les films qui traitent de la maladie mentale avec autant de cœur que d’esprit. Présenté pour la première fois au Festival du film de Sundance en 2014, Infinitely Polar Bear est inspiré de l’enfance de sa réalisatrice, Maya Forbes, racontant avec humour et sensibilité l’éternel combat de son père contre le trouble bipolaire ou, selon le vocabulaire moins gracieux de l’époque, maniaco-dépressif. Acteur, réalisateur, producteur, activiste, Avenger… Mark Ruffalo est vraiment partout, mais ce sont les petits projets comme celui-ci qui le font briller de tout son éclat. Offrant l’une de ses meilleures performances à ce jour aux côtés d’une Zoe Saldana bien à la hauteur et d’un duo de jeunes actrices au talent tout frais, il est d’une très touchante sincérité dans la peau de ce personnage fragile et impétueux chez qui chacun peut se reconnaitre, de près ou de loin. Après tout, nous sommes tous parfaitement imparfaits.
4. La série japonaise «Death Note»
L’animation japonaise, on aime ou on n’aime pas… Certes, chaque genre a son arme secrète; pensons notamment à la série Game of Thrones et aux hordes de «moi-je-n’aime-pas-la-fantasy-médiévale» qu’elle a su convertir! Alors que des rumeurs circulent à propos d’une éventuelle réadaptation cinématographique produite par notre ami Netflix, le temps est venu d’élargir ses horizons en se plongeant dans la version télévisuelle du manga culte Death Note. Tous les dessins animés ne sont pas pour enfants, et celui-ci est truffé de personnages plus intelligents les uns que les autres (à la Sherlock), de profonds conflits moraux et de grands moments de tension. La prémisse est pourtant simple: Un adolescent tombe par hasard sur un mystérieux carnet lui conférant le pouvoir de tuer à distance tous ceux dont il y inscrit le nom. À 22 minutes par épisode, on s’y laisse trop vite emporter.
5. «Experimenter» de Michael Almereyda
Peut-être avez vous déjà entendu parler de la fameuse expérience de Milgram, cette étude réalisée dans les années 60 sur la soumission à l’autorité, qui exigeait de ses sujets qu’ils infligent des chocs électriques à d’autres participants? Présenté à Montréal dans le cadre du festival Fantasia l’été dernier, Experimenter est une incursion dans la vie (et dans l’esprit) de l’homme derrière la controverse: le psychologue américain Stanley Milgram, alors basé dans les sous-sols de l’Université Yale. Dans la peau du grand provocateur, un Peter Sarsgaard imperturbable s’adresse périodiquement au spectateur comme s’il se tenait sur une scène de théâtre, accentuant au passage le contraste entre ce film et les habituelles biographies romancées à la The Imitation Game qu’Hollywood nous propose à chaque année. Aussi froid et didactique que l’homme qu’il dépeint, Experimenter n’en est pas moins captivant, suscitant à coup sûr quelques instants d’autoréflexion.
L'événement en photos
Par Netflix Canada, Fox, Sony Pictures Classics, Nippon Television & Magnolia Pictures