«Green Room» de Jeremy Saulnier, avec Sir Patrick Stewart – Bible urbaine

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«Green Room» de Jeremy Saulnier, avec Sir Patrick Stewart

«Green Room» de Jeremy Saulnier, avec Sir Patrick Stewart

Grand gagnant de la section Temps Ø au FNC 2015

Publié le 2 novembre 2015 par Alyssia Duval

Crédit photo : A24 Films

Vous souvenez-vous de la première fois que vous êtes monté dans vos montagnes russes préférées? Ce léger vertige, ce frisson d’effroi, cette intense montée d’adrénaline, cette jubilation purement gamine qui vous a donné envie d’en refaire un tour? Procurant cet exact alliage d’émotions, le dernier film de Jeremy Saulnier promet de devenir l’ultime plaisir coupable des amateurs de cinéma tapageur et un peu champ gauche que l’on a l’habitude de découvrir à Fantasia plutôt qu’au Festival du nouveau cinéma.

L’histoire débute quand la camionnette d’un jeune groupe punk tombe en panne sur une route isolée. À court de moyens, ils parviennent à décrocher un contrat dans un bar obscur appartenant à un groupe de suprémacistes blancs, mais les affaires sont les affaires, et leur concert se déroule relativement bien malgré leur léger malaise… Jusqu’au moment où, juste avant de quitter les lieux, ils sont accidentellement témoins d’un événement violent dont les conséquences dépassent leur compréhension initiale. Piégés dans l’antre hostile de ces brutes en plein état d’alerte, les quatre amis réalisent peu à peu que leur malchance les a placés tout droit dans la gueule du loup, et que leur nouvelle situation en est une de vie ou de mort.

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Le fait d’y voir le légendaire Sir Patrick Stewart à la tête d’une bande sauvage de skinheads néo-nazis devrait amplement suffire pour convaincre qui que ce soit de l’intérêt de Green Room, mais il faut aussi rendre à César ce qui est à César: le film ne repose pas seulement sur les épaules de sa vedette, mais profite aussi de l’immense expertise de son réalisateur.

D’ailleurs, Jeremy Saulnier risque fort bien de devenir l’un de ces cinéastes méconnus qui, du jour au lendemain, se voient offrir la barre d’une quelconque méga-franchise hollywoodienne par un studio influent en quête d’une image plus edgy… Ce qui ne serait pas une mauvaise chose en soi, certes, mais le cinéma indépendant a grand besoin de préserver ses meilleurs artisans. Maîtrisant parfaitement l’art du suspense, il emprunte certains aspects de la structure du slasher (à la The Texas Chain Saw Massacre) et intègre à son film juste assez de passages sanglants – cœurs sensibles, s’abstenir! – sans tomber dans la gratuité trop flagrante ou abuser des bonnes choses.

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Démentiel, imprévisible et plus original qu’il ne le laisse croire, Green Room jouit également de l’étonnante cohésion de son ensemble d’acteurs, en particulier chez Anton Yelchin (Star Trek) et Imogen Poots (Need for Speed). Entre deux coups de machette, ces derniers partagent plusieurs de ces dialogues croustillants ou plus attendrissants qui font tout le charme du scénario original de Saulnier, le transportant bien au-delà du simple film d’exploitation. 

On ne sait toujours pas si Green Room sera distribué au Québec, mais croisons les doigts bien fort, car il comblerait merveilleusement une soirée popcorn.

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