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Crédit photo : Monkeytown et www.facebook.com/moderat.band
Le trio, composé des deux membres de Modeselektor et du musicien Apparat, a encore une fois pris le temps de bien faire les choses. Ils ont équilibré toutes les influences pour en faire un tout homogène, à la fois dansant, planant, minimal, avec une petite touche de pop mélancolique livrée par un Apparat en bonne forme vocale, surtout en première moitié de parcours avec «Eating Hooks» ou «Ghostmother».
«So I keep on running», lance le musicien-vocaliste sur l’excellente «Running». Il insuffle au disque une grâce vocale semblable au travail de James Blake. Le rythme est constant, on prend le temps de placer chaque pièce dans un univers musical concis et homogène, qui rappelle Burial ou Four Tet, l’esprit aventureux en moins. En effet, malgré d’excellentes compositions, Moderat ne prend pas autant de risques que certains de leurs comparses de l’univers électronique ambiant. On sait toujours un peu plus à quoi s’attendre, contrairement à un Aphex Twin. La recette est toujours sensiblement la même, mais comme elle donne un résultat consistant, ce n’est pas nuisible pour le trio allemand. La trilogie de techno minimale de la formation est donc bien respectée en soi.
Des neuf pièces composant Moderat III, seul «Reminder» sort véritablement du moule que Moderat s’est forgé, avec son instrumentale rapide, teintée de percussions subtiles, de claviers lugubres et de paroles contestataires. La très convaincante «Animal Trails», une pièce progressive en crescendo, a quant à elle des airs de drum and bass et sera à coup sûr un moment fort sur scène. Dommage que la seconde moitié de Moderat III ne soit pas toujours aussi solide. Les mélodies de «The Fool» ou de «Ethernal» ont du potentiel, mais deviennent vite répétitives devant le manque de progression.
Si le dernier volet de cette trilogie est dans l’ensemble le moins convaincant, il sera néanmoins un bon ajout aux succès établis du groupe, comme «A New Error», «Bad Kingdom» ou «Rusty Nails». Ainsi, Moderat III semble avoir été bâti sur mesure pour une tournée, avec, comme d’habitude, de très bons visuels. C’est donc un album qui s’écoute très bien, mais qui aurait pu aller plus loin, notamment en invitant des collaborateurs.
La durée de vie et le plaisir de réécoute en auraient bénéficié.
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de la rédaction