SortiesHumour
Crédit photo : Mathieu Pothier
Pour arriver au bonheur, Mehdi Bousaidan a notamment essayé de mieux manger et de couper sur la nourriture de route, souvent principale alimentation des humoristes en tournée. Ainsi, il prend comme principales victimes les Tim Hortons («le pire restaurant de l’histoire des restaurants!»), les Subway («tout goûte la même chose au Subway. Tu peux lécher le mur en entrant et ça va goûter la même chose que ton sandwich») et les Harvey’s («vous vous demandez c’est quoi ça, Harvey’s? C’est ça, Harvey’s. Il n’y a plus grand-chose qui se passe là»), avant d’expliquer qu’il a essayé d’apprendre à cuisiner. «J’ai acheté la base pour commencer à cuisiner. Des couteaux, et des légumes. Et je suis allé sur Youtube, pour voir des recettes de chefs français Michelin. Mauvaise idée.» Son imitation de chef français est à se rouler par terre.
C’est d’ailleurs une des grandes forces de Mehdi Bousaidan: les accents, les langues, les voix. Il peut imiter l’espagnol, l’allemand ou l’hindi en disant n’importe quoi et on y croit. Même chose pour les chansons. L’année dernière, il avait conclu son spectacle sur un hilarant numéro dans lequel il décortiquait un clip de rap. Cette année, il fait la même chose avec le reggaeton, et c’est tout aussi hilarant.
Idem pour son numéro durant lequel il parodie une émission littéraire française où son personnage, François de Gaulle-Camembert-Du coup, fait ses suggestions de lectures («Les Misérables de Victor Hugo. Un roman en deux tomes racontant la vie des finissants de l’UQÀM.»), en plus de s’engueuler avec son invité, interprété très (presque trop) brièvement par l’humoriste Roman Frayssinet. On croirait regarder un vrai talk show français. On en aurait pris quelques minutes de plus.
On pourrait également parler de son numéro sur le spectacle qu’il a donné en prison, celui dans lequel il imagine son enlèvement à Haïti, ou ses réflexions sur les aéroports, puisque tout était excellent dans ce deuxième spectacle de Mehdi Bousaidan. Il semblait juste manquer un peu d’assurance à l’occasion, notamment lors des transitions entre les numéros. C’est ce qui fait que le public semblait se refroidir de temps en temps, et que le spectacle ne donnait pas lieu à un feu roulant ininterrompu de rires. Parce que oui, Bousaidan a ce qu’il faut pour offrir un feu roulant ininterrompu de rires! On le sent déjà, alors qu’il n’en est qu’à son deuxième spectacle solo au Zoofest. Qui sait jusqu’où il peut se rendre?
Ce deuxième spectacle offert au Zoofest en deux ans était donc peut-être «un peu comme le sac d’école d’une fillette de six ans dans Hochelaga: décousu», mais mettons cela sur le fait que ce n’était que la deuxième représentation (il en reste huit). Le côté un peu bordélique et semi improvisé ne rendait le tout que plus charmant.
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de la rédaction