«Javotte» de Simon Boulerice sur les planches du Théâtre Denise-Pelletier – Bible urbaine

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«Javotte» de Simon Boulerice sur les planches du Théâtre Denise-Pelletier

«Javotte» de Simon Boulerice sur les planches du Théâtre Denise-Pelletier

Pepsi, grands pieds et autres méchancetés

Publié le 26 mars 2015 par Valérie Lachaîne

Crédit photo : Marc Desjardins

Javotte, c’est Cendrillon du point de vue de sa demi-sœur. Obsédée par la beauté, inassouvie d’un désir de vengeance constant, cette anti-héroïne fera tout pour arriver à ses fins. C’est le collectif de création Les Casseroles qui a proposé de monter ce roman de Boulerice sur scène en faisant appel au metteur en scène Jean-Guy Legault. À la lecture du roman, on sent tout de suite le côté ludique et très théâtral du personnage de Javotte. Princesse Javotte aux grands pieds, vivante de cruauté.

Petite musique de carrousel d’enfants, grand miroir aux allures fantastiques, immense horloge grand-père. Jusqu’à présent, tout semble en place pour un conte de fée en bonne et due forme. Pourtant, comme le scande Javotte, le personnage principal, on n’a pu les contes de fée qu’on avait. Interprété cette fois par Gabrielle Côté (Attentat, Pour réussir un poulet), diplômée de l’École nationale de théâtre du Canada en 2014, son personnage est redoutable. «Je suis sublime du dos, toute ma vie je vais marcher à reculons», dit Javotte avec ruse. Bien que le roman soit écrit à la manière d’un journal intime qui transpose l’imaginaire et le point de vue de Javotte seulement, les interactions mettent beaucoup plus en valeur le personnage dans la pièce.

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Quelques accrochages au niveau du texte, un peu trop lu aussi par moments. On sentait parfois le roman derrière, ce qui faisait ombre à la pièce. Au niveau de la diction, on arrivait beaucoup mieux à entrer dans l’imaginaire de Javotte quand la comédienne parlait moins fort, ça semblait moins réciter de cette façon. Personnage de Stéphane très caricatural mais drôle. «T’es une salope, j’tadore» et «Mon pepi m’a sauvé la vie». Anastasie joue bien la petite sœur à la merci.

Chapeau à l’originalité de la mise en scène et du décor. Que ce soit par l’omniprésence du Pepsi tout au long de la pièce, la maison miniature qui tombe du plafond pendant la scène de la tonte de pelouse, l’utilisation des ombres chinoises sur une chanson des Backstreet Boys, ou du ventilateur sur «If I could turn back time», le tout était vraiment bien imagé. Certaines scènes cependant semblaient moins fortes que d’autres, au point où on en perdait parfois le fil. As-t-on voulu trop reproduire le roman en entier?

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Malgré son modernisme, la pièce a quand même réussi à faire quelques clins d’œil au conte original de Cendrillon.

Javotte est une production du Collectif Les Casseroles, en codiffusion avec le Théâtre Denise-Pelletier, avec la participation de Navet Confit à la conception sonore, et des comédiens Valérie Dumas, Caroline Gendron, Marc-Antoine Larche, Lyne Lefort et Émilie-Lune Sauvé.

Javotte sera présentée à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier du 25 mars au 11 avril prochain. Les billets sont en vente au www.denise-pelletier.qc.ca.

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