Noah Kahan au Centre Bell: la bonne humeur et les émotions étaient à l’honneur

Une première partie aux notes folk-alternative-pop

Le concert a débuté sur les notes de «Fever Dream» de l’artiste folk Jensen McRae, qui accompagne Kahan tout au long de sa tournée.

Tirant son inspiration à travers les œuvres de Carole King et d’Alicia Keys, sa voix et son style musical ont même été comparés à ceux de Tracy Chapman.

Je ne connaissais pas du tout cette chanteuse, et j’ai été ravie de découvrir sa voix grave, claire et puissante, ainsi que ses paroles percutantes: «J’ai fait d’un mortel un dieu, terrifié à l’idée qu’il soit normal.»

Jensen McRae. Photo: Nadim Z

Un tonnerre d’applaudissements pour l’as de la folk-pop

Noah Kahan a entamé sa prestation à 21 h avec son récent succès «Dial Drunk», qui a enflammé les réseaux sociaux.

Dès qu’il est monté sur scène, les cris de joie et les applaudissements de la foule ont résonné si fort que j’ai pensé qu’ils auraient sûrement été entendus au resto-bar La Cage de l’autre côté de la rue, juste en face du Centre Bell.

Comme lors du concert du groupe britannique The Kooks auquel j’ai assisté en mars dernier, il était clair que la majorité des spectateurs étaient des fans plus que passionnés. Du début à la fin du concert, la plupart des personnes dans la salle chantaient chaque mot à tue-tête.

Pour ma part, j’ai découvert la musique de Noah Kahan très récemment. En observant l’enthousiasme palpable dans la salle, je me suis posé la question: qu’est-ce qui a donc tant touché un public aussi diversifié et nombreux?

Noah Kahan. Photo: Nadim Z

Des paroles poignantes qui sensibilisent sur des sujets douloureux

Selon moi, la force de ses chansons réside dans la poésie des paroles et la gravité des sujets abordés. Par exemple, dans «Orange Juice», il explore la relation entre deux personnes, l’une ayant causé un accident en étant ivre. Au fil de la pièce, le narrateur exprime le sentiment de son ami qui semble lui reprocher d’avoir réussi à se sevrer, de changer trop rapidement, ce qui crée un sentiment de perte pour le narrateur en question.

Ses chansons résonnent également auprès de celles et ceux qui ont grandi dans de petits villages, car un grand nombre de ses morceaux évoquent la nostalgie des villes natales et des souvenirs qui y sont ancrés, en particulier les villages ruraux du Vermont, l’état où il a grandi.

Pendant les chansons aux paroles plutôt joyeuses telles que «All My Love» et «Forever», les spectateurs se balançaient de gauche à droite, échangeant régulièrement des sourires avec leurs proches, ou même avec les inconnus près d’eux, créant ainsi un lien commun à travers cette expérience musicale partagée (ou peut-être avais-je simplement des voisins très souriants!)

Durant sa prestation, Noah Kahan sautillait sur place ou gambadait de part et d’autre de la scène, entraîné par l’enthousiasme de la foule.

J’ai véritablement ressenti l’émotion qui transparaissait à travers ses chansons, non seulement en raison de ses talents de guitariste et de chanteur, mais aussi grâce à ses expressions faciales prononcées! Par moments, l’auteur-compositeur-interprète semblait presque rugir ses paroles.

De plus, les effets spéciaux utilisés sur l’écran en arrière-plan ont amplifié la puissance de son répertoire en diffusant des images graphiques qui évoquaient les paysages du Vermont ou des gros plans du visage de Noah Kahan et de ses musiciens.

Je suis convaincue que je n’étais pas la seule à avoir les larmes aux yeux ou une boule dans la gorge lorsque Noah Kahan a interprété «Your Needs, My Needs». C’est une chanson qui explore une relation romantique complexe, voire toxique, et au sein de laquelle il exprime l’hésitation ressentie par l’un des amoureux qui a dans l’idée de mettre un terme à celle-ci.

De même, «Call Your Mom», où il aborde les défis liés à la santé mentale et souligne l’importance de demander de l’aide dans les moments les plus sombres, a profondément touché beaucoup d’entre nous. Des paroles telles que «Soigne-toi, médite, garde ton âme pour Jésus / Lance un coup de poing, tombe amoureux, donne-toi une raison / Je ne veux pas faire un kilomètre de plus sans savoir que tu respires / Alors, ne resteras-tu pas, ne resteras-tu pas, ne resteras-tu pas avec moi?» résonnent d’autant plus fort pour moi, qui a lu, en octobre 2023, un article de Time Magazine écrit par Noah Kahan lui-même et où il partage son expérience avec des épisodes de dépersonnalisation, d’angoisse et de dépression.

Noah Kahan. Photo: Nadim Z

Une ascension vers la célébrité à la fois rapide et remarquablement efficace

Bien que son premier album, Busyhead, soit sorti en 2019, c’est en 2020 qu’il a connu une montée fulgurante vers le succès, principalement grâce au réseau social TikTok. En quelques mois seulement, le premier couplet de son titre «Stick Season» est devenu viral. En 2024, ce titre a même atteint la dixième place du classement «Billboard Hot 100» avec plus de 800 millions d’écoutes sur Spotify.

Ses collaborations avec des artistes déjà bien établis ont également joué un rôle essentiel dans la consolidation de son succès. Des collaborations avec des noms tels que Hozier («Northern Attitude»), Post Malone («Dial Drunk»), Brandi Carlile («You’re Gonna Go Far») et bien d’autres ont d’ailleurs été mises en lumière lors du concert.

Malheureusement, et pour des raisons évidentes, ces performances se sont déroulées sans la présence de la deuxième moitié de chaque duo!

Dans l’une de ses récentes publications sur Instagram, Noah Kahan mentionnait: «Puis-je simplement déménager au Canada?» Espérons qu’il fasse ce choix et que cela lui permette de se produire plus souvent en concert au Québec!

Cette soirée était vraiment extraordinaire; j’avais le sentiment de faire partie d’une communauté unie par l’appréciation de paroles poétiques et de mélodies de guitare à la fois douces et puissantes.