Pearl Jam à Québec: une communion tant attendue!

Pluralone: dur de remplir le vide seul

Pluralone, c’est le projet de Josh Klinghoffer. Si le nom ne vous dit rien, sachez que c’est le guitariste qui a remplacé John Frusciante le temps de deux albums avec les Red Hot Chili Peppers, une position qu’il a tenu juste au bon moment pour avoir la chance de faire son entrée au Rock N’ Roll Hall of Fame avec le célèbre quatuor californien!

Or, les fans de Pearl Jam ne semblaient visiblement pas avoir prévu de se rendre tôt au concert de leurs idoles, car l’amphithéâtre était vide aux trois quarts lorsque Klinghoffer s’est présenté sur scène.

C’est déjà difficile pour certains bands «vedettes» de bien s’approprier une aréna, alors pour un gars seul avec sa guitare, c’était un défi dur à relever.

Au final, Josh Klinghoffer est un bougre fort sympathique qui s’est amusé en multipliant les blagues d’autodérision et les références aux Nordiques: «Vous avez un très bel aréna, pourquoi il n’y a pas de Nordiques?», s’est-il exclamé entre deux chansons…

«Hmm, on est peut-être mieux de s’en reparler devant quelques pintes mon Josh!»

Bref, ce fut une première partie agréable, mais qui aurait été plus à sa place dans une salle beaucoup, beaucoup plus intime.

Pearl Jam: la communion tant attendue

Les membres ont choisi de commencer la soirée avec cinq chansons en mode acoustique, lançant les hostilités avec le tube «Daughter». Il n’en fallait pas plus pour que le public soit conquis: les spectateurs se sont tous levés dès les premières notes pour ne plus se rassoir de la soirée!

S’il vous fallait une preuve pour vous prouver que Pearl Jam est un groupe spécial, il ne fallait pas regarder plus loin que leur deuxième chanson, «Footsteps», une b-side datant de 1991 que les 17 000 spectateurs présents ne se sont pas fait prier pour chanter.

C’est d’ailleurs là que réside toute la magie de ce groupe mythique: les fans sur place étaient en mesure d’apprécier un succès autant qu’une pièce obscure de leur catalogue, en plus de chanter des paroles datant des années 90, leur époque charnière, que celles tirées de leur dernier album.

Et si leur public est toujours aussi fidèle, c’est avant tout parce que les membres du groupe leur rendent bien la pareille. Eddie Vedder a en effet pris le temps de souligner le décès récent du frère d’un spectateur dans l’assistance en lui offrant quelques bons mots avant d’entamer sa demande spéciale, la touchante «Other Side», une chanson qu’ils ne jouaient que pour la quatrième fois depuis sa parution en 2002.

Une setlist bien équilibrée

Après ce début tout en douceur, le groupe n’a pas eu du tout de difficulté à passer en deuxième vitesse. «Dance of the Clairvoyants», «Why Go» et «Even Flow» se sont enchaînées pour donner le ton au reste du spectacle.

Si un des plaisirs d’aller voir Pearl Jam est de découvrir quelles raretés ils vont sortir de leur chapeau, un autre est de pouvoir s’époumoner avec des milliers de personnes sur des chansons qui ont été la trame sonore de nos vies, comme «Corduroy», «Black» ou «Alive», toutes jouées hier devant une foule conquise.

Et un autre grand plaisir c’est de voir quelle reprise ils vont sortir de leur sac. Cette fois-ci, on a eu droit à une performance de «Purple Rain» de Prince pendant laquelle le guitariste Mike McCready s’en est donné à cœur joie

Comme de vieux chums

Au fil du temps, Pearl Jam est devenu un groupe culte, bien sûr grâce à ses albums plus récents, qui sont plutôt réussis dans l’ensemble, mais c’est surtout la qualité de ses prestations scéniques qui l’a propulsé.

De fait, Eddie Vedder et sa bande n’ont aucune difficulté à remplir des arénas et ils peuvent jouer n’importe quelle chanson de leur répertoire que les gens présents vont assurément connaître les paroles. Il n’y a jamais de fla-fla ni d’artifice, juste une connexion avec leurs fans que bien peu d’artistes réussissent à égaliser. Retrouvez Pearl Jam, c’est comme retrouver de vieux chums. 

Comme tout le monde, les gars vieillissent et les spectacles-fleuves de plus de trente chansons et près de trois heures semblent maintenant chose du passé. Cependant, peut-on vraiment se plaindre d’un spectacle de plus de deux heures et quinze minutes, rempli d’excellentes chansons?

Ça demeure plus généreux que la plupart des artistes.

Après les deux dernières années qu’on a vécues, il est plus évident que jamais que les gens ont besoin d’un groupe comme Pearl Jam dans leur vie.

Le groupe poursuit sa tournée et sera à Ottawa au Canadian Tire Center ce samedi 3 septembre et au ScotiaBank  Arena de Toronto le 8 septembre. Si vous êtes dans la région ou que vous êtes motivé∙e à l’idée de faire un peu de route, vous ne serez pas déçus, soyez-en assuré∙e.