Charlotte Cardin au MTELUS: de belles retrouvailles avec le public montréalais!

Le bonheur de jouer chez soi

«C’est la première fois en trois ans qu’on joue à la maison!», s’est exclamée Charlotte dès son entrée sur scène. Mais… sa performance offerte lors de la formule réduite d’Osheaga en octobre dernier ne comptait-elle pas?

En tous les cas, c’est sûr qu’une soirée au MTELUS (ou au «Métropolis», comme elle l’a si bien appelée, évoquant ainsi l’ancien nom que portait la salle jusqu’en 2017) n’est en rien comparable à un spectacle extérieur limité par la météo et les mesures sanitaires.

Pour le coup, le cachet de «la plus grande des salles intimes» de Montréal lui seyait à merveille! Le son, fidèle aux enregistrements, de même que l’imposant jeu de lumière, ont empli les lieux et ont amplement comblé les spectateurs et spectatrices présents.

Photo: Susan Moss

Un spectacle festif, «rodé» et calculé au quart de tour

Accompagnée de ses fidèles acolytes, le batteur Benjamin Courcy et le multi-instrumentiste Mathieu Sénécha, Cardin a enflammé la foule dès les premières notes de son succès «Passive Agressive», jouée en début de concert. Ensemble, ils ont enchaîné avec «Daddy» puis l’envoûtante «Sad Girl», qui ont donné le ton festif à un spectacle bien calculé et ficelé jusque dans les moindres détails.

Car il faut le dire: Charlotte Cardin a plusieurs cordes à son arc. En effet, sa formation en danse et son expérience en mannequinat ajoutent un souci esthétique dans ses mouvements, lequel complète à merveille le jeu de lumière et la conception visuelle, minimaliste mais efficace.

Ensuite, elle a entonné «Oceans», cette ballade qui nous frappe droit jusqu’aux entrailles, avant de tamiser l’ambiance avec «XOXO», où l’auteure-compositrice a brillé lors d’un duo avec elle-même, avant d’enchaîner avec la sensuelle «Romeo».

Prouvant une fois de plus la maîtrise de ses cordes vocales, Charlotte Cardin était d’autant plus captivante qu’elle bougeait de manière si élégante et naturelle sur scène.

La soirée s’est poursuivie avec une performance de «Dirty Dirty» offerte en tandem avec le Montréalais Zach Zoya, qui a assuré la première partie de la soirée avec ses sonorités rap et R’n’B. L’ambiance était à la fête lors de la prestation de «Sex to Me», durant laquelle la foule s’est époumonée et déhanchée.

Visiblement, le public rêvait lui aussi de ce moment depuis plus d’un an! La foule était tellement énergique que la chanteuse a parfois eu du mal à obtenir le silence, malgré plusieurs «Chut!» insistants en provenance des fans lors de ses morceaux plus doux, comme «Sun Goes Down (Buddy)», qu’elle a joué seule à la guitare acoustique.

Et que dire de la pièce «Anyone Who Loves Me» qui a, elle aussi, résonné dans nos tympans (et dans mon âme!) et qu’elle a incarnée avec brio, avant de poursuivre avec la chanson éponyme de son album, «Phoenix», et ce, sous les projecteurs aux couleurs rouges et chaleureuses!

Fidèle à elle-même, et dans une prestation offerte sans aucun temps mort, Charlotte Cardin a pris soin de nous interpréter sa reprise de «Fous n’importe où» de Daniel Bélanger, avant de clore son spectacle sur une «Meaningless» qui a débuté avec une sympathique danse de ligne, effectuée par ses musiciens et elle-même!

Photo: Susan Moss

Un bon divertissement… malgré une fin un brin abrupte

Sans surprise, le spectacle n’allait pas s’arrêter là. En guise de rappel, Charlotte Cardin a puisé dans les premiers succès de son répertoire avec son tube «Main Girl» ainsi que la douce «Faufile», l’une de ses toutes premières compositions qu’elle n’omet jamais lors de ses concerts, au plus grand plaisir de ses fans qui la suivent depuis ses débuts.

Clairement aux anges, la participante de La Voix en 2013 était également ravie d’enfin présenter son spectacle à son public montréalais.

En somme, elle nous a livré une performance mémorable, juste assez énergique pour faire danser la foule, avec toutefois un certain ménagement, si l’on compare cette soirée avec son apparition à Osheaga l’automne dernier.

Après tout juste 75 minutes de spectacle, rappel inclus, on en aurait demandé plus! Mais quand on pense au fait qu’il y a douze autres représentations de ce solide spectacle à venir, on lui pardonne aisément cette petite réserve et ce côté un peu trop «rodé».

L’auteure-compositrice-interprète sera de retour pour vous charmer au MTELUS du 30 avril au 4 mai, puis du 27 au 29 mai, et enfin du 20 au 26 juin. Tous ses concerts sont présentés à guichets fermés.

Impressionnante, la Charlotte!