CinémaBandes-annonces
Fidèle à lui-même et à sa volonté d’émanciper l’image de la femme au cinéma, Pedro Almodóvar a encore une fois fait appel à sa muse, la talentueuse Penélope Cruz, comme tête d’affiche de son nouvel opus. Cette dernière, qui a notamment joué dans son film Les amants passagers en 2013, n’a en effet plus à faire ses preuves en matière de rôles dramatiques.
Ce long métrage révèle la jeune actrice Milena Smit, repérée par le réalisateur septuagénaire, qui rayonne (littéralement!) dans son rôle. Tout laisse à croire qu’on la reverra sur nos écrans au cours des prochaines années!
Au sein de la distribution, vous retrouverez également les acteur.rices Israel Elejalde (Smoke & Mirrors), Aitana Sánchez-Gijón et Rossy de Palma (Une sirène à Paris) aux côtés de Cruz et de Smit.
Deux femmes étroitement liées malgré elles
Le film aborde l’histoire de Janis et Ana, deux femmes célibataires qui se rencontrent dans une chambre d’hôpital où elles s’apprêtent chacune à donner naissance. C’est qu’elles se sont retrouvées enceintes accidentellement et chacune vit sa grossesse différemment.
Alors que Janis (Penélope Cruz), la plus âgée, est aux anges et se réjouit de sa condition, Ana (Milena Smit), encore adolescente, demeure quant à elle traumatisée par l’expérience. Malgré leur différence d’âge et leur mode de vie qui n’ont a priori rien en commun, un lien étroit se créera entre les deux femmes durant leur court séjour à l’unité des naissances, qui changera le cours de leur vie à jamais.
Les vestiges de la guerre d’Espagne en trame de fond
Madres paralelas explore bien évidemment le thème complexe de la maternité et les nombreux états d’âme des femmes, mais aussi la réalité des mères célibataires. Le scénario effleure également et avec finesse les vestiges historico-politiques laissés par la guerre d’Espagne de 1936.
De fait, il y est question de la découverte d’une fosse commune où gisent les victimes du Franquisme, les ancêtres de Janis, dont les derniers adieux n’ont jamais été proprement soulignés en raison du climat politique de l’époque. Car le régime dictatorial de l’Espagne, qui était en place depuis la guerre civile jusqu’à la fin des années 1970, demeure un pan du passé dont les victimes n’ont jamais été proprement restituées à ce jour…
Almodóvar avait envie, d’aborder avec ce 21e film en carrière, ce sujet important à ses yeux et qui ne doit plus rester sous silence.