SortiesDanse
Crédit photo : Sasha Onyshchenko
Cette représentation offrait deux visions différentes, chacune étant inspirée par les morceaux incontournables et puissants que sont les Symphonies No. 5 et No. 7 de Beethoven.
La «Symphonie No. 5»
La première chorégraphie, signée par l’Américain Garrett Smith, représentait l’idée d’une force intérieure qui encourage les danseurs à devenir la meilleure version d’eux-mêmes, et ce, avec authenticité et liberté.
Les mouvements sont un mélange tristement plus ou moins fluide de ballet classique et de danse moderne. En ce qui a trait aux pas, ceux-ci s’inscrivent davantage dans le courant traditionnel, mais avec une touche d’originalité. En effet, on a eu droit à plusieurs sauts, glissades à deux et soulèvements qui ont ponctué cette routine. Quant aux ports de bras, ceux-ci étaient plus contemporains, voire plus francs et saccadés. De façon générale, ceux-ci étaient exécutés dans un deuxième temps, à la suite d’un pas, ce qui causait toutefois un effet de rupture.
Cette chorégraphie, bien que déjà présentée par les Grands Ballets en février 2020, manquait de raffinement et semblait improvisée. De plus, les danseurs n’étaient pas toujours synchronisés, et les enchaînements étaient lents.
Il était plus difficile pour le public de se laisser emporter par la magie de l’instant présent. Ce qui est dommage, compte tenu de l’intensité de la «Symphonie No. 5».
La «Symphonie No. 7»
La troupe s’est rattrapée avec brio pour la seconde partie du spectacle, soit la «Symphonie No. 7». Ce numéro, imaginé par le regretté chorégraphe allemand Uwe Scholz, et adapté par Ivan Cavallari, était magnifique et romantique. Les pas s’inscrivent dans le registre plus classique du ballet et étaient davantage sophistiqués. Nous avons pu remarquer la souplesse et la malléabilité dont savent faire preuve les ballerines. De plus, les nombreux grands jetés et arabesques étaient pour le moins impressionnants.
Le rythme de cette pièce permettait à chacun des mouvements exécutés avec finesse. Les gens au parterre étaient sous le charme, même que les danseurs semblaient être à l’unisson dans cet univers poétique!
Sur la scène, les artistes ont su démontrer l’étendue de leur talent, mais aussi une grâce ensorcelante. Les numéros dansés en groupe, qu’ils soient tous exécutés en même temps ou en décalage, étaient saisissants.
La délicatesse et la vivacité de ce segment ont véritablement plu à l’auditoire, qui les a applaudis très chaudement.
Sous les feux de la rampe
En général, la distribution s’est avérée très solide, à l’exception de quelques faux pas. Or, la troupe a su maintenir son niveau d’énergie, et ce, malgré les moments plus exigeants et athlétiques.
Malheureusement, la musique présentée était préenregistrée. L’apport de l’orchestre des Grands Ballets aurait certainement magnifié l’instant et l’aspect plus vibrant et émotionnel de la musique de Beethoven.
Cependant, le jeu de lumière était fort réussi, soulignant avec habileté les moments forts et ajoutant du caractère aux chorégraphies. L’éclairage laissait place à la discrétion lorsque que nécessaire et devenait crucial par moments, un peu comme s’il était un personnage à part entière. Pour leur part, les costumes étaient d’une grande simplicité, à l’exception des tutus rigides qui constituaient un parfait accessoire pour certains mouvements. Bien qu’intéressants, ils ne se distinguaient cependant pas par leur esthétisme.
En somme, ce fut une soirée inégale, mais divertissante. La première chorégraphie manquait de précision et d’émotions, tandis que la deuxième était plus humaine, entraînante et émouvante.
Ce programme double sera présenté jusqu’au 12 septembre à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Place à la musique… et à la danse!
«Danser Beethoven» des Grands Ballets en images
Par Sasha Onyshchenko
L'avis
de la rédaction