La tournée Carnivores avec Linkin Park, Thirty Seconds To Mars et AFI au parc Jean-Drapeau

C’est d’abord le nouveau titre «Guilty All the Same» qui a cassé la glace avec agressivité, durant lequel de nombreuses lumières blanches clignotaient tellement vite qu’elles auraient pu faire tomber quelques épileptiques, mais les excellentes «Given Up» et «With You» ont changé la dynamique heureusement. Demeurant à l’époque d’Hybrid Theory, fin 2000, le sextuor a enchaîné avec leur chanson phare «One Step Closer» laquelle fut chaudement accueillie, avant d’entreprendre un virage avec «Papercut», pendant laquelle Chester Bennington et Mike Shinoda ont chanté côte à côte, aux premiers rangs, parmi leurs fans qui tendaient la main vers leurs idoles.

Les gars de Linkin Park ont offert deux medleys dont l’enchaînement n’était pas toujours parfait, par exemple avec «Leave Out All the Rest», «Shadow of the Day» et «Iridescent», mais cela leur a permis de présenter plus de titres et quelques improvisations aussi de la part de Joe Hahn, aux platines, qui s’est gâté durant 5 minutes avec un dj set où les projections de couleurs autour de lui faisait un effet kaléidoscopique; impressionnant. Il en a rajouté avec «Castle of Glass», qu’il a transformé, vers le milieu, en morceau techno dance qui rappelait l’ambiance du festival îleSoniq le week-end précédent. Sans farces!

«Crawling» n’aura finalement pas été jouée, mais au moins les titres «Numb», «Final Masquerade», «In the End et «Faint» resteront dans les mémoires, en plus d’un généreux rappel de six chansons, avec notamment «Burn it Down», «Until It’s Gone» et «Bleed it Out», avec laquelle ils ont fait leur au revoir au public, Rob Bourdon y allant d’un solo de batterie inattendu pour faire durer le plaisir. Toujours énergiques sur scène, Linkin Park livre à tout coup la marchandise, mais on en voudrait toujours, hélas!

THIRTY SECONDS TO MARS

Une prestation fort décevante pour le chanteur et acteur américain Jared Leto, qui met définitivement de l’avant son rôle d’animateur de foule (et son look Jesus freak) pour combler le programme musical pauvre qu’il avait à offrir. Certes, Thirty Seconds To Mars peuvent se vanter d’avoir d’excellentes pièces à leur répertoire, que l’on pense à «A Beautiful Lie», qu’ils n’ont offert qu’en extrait, version acoustique, «Yesterday», même combat, même déception, et «The Kill», qu’ils ont au moins joué dans son intégralité. Mais à voir Leto qui s’évertuait à trop vouloir faire participer la foule, avec ses hands up in the air! et les geysers de confettis soufflés dans les airs, on ressentait cette impression de vide, comme si le concept avait assez duré et n’allait pas rendre le spectacle plus intéressant pour autant. Trop c’est comme pas assez, et il aurait été plus satisfaisant pour le public de goûter aux succès que d’endurer les nouveaux titres moins relevés, comme «Up in the Air», avec laquelle ils ont commencé leur prestation, ou «Kings And Queens», qui n’a au final rien de très épique.  

Chouette moment, par contre, durant «Close to the Edge», où une quarantaine de personnes sont montées sur la scène pour terminer le concert en beauté. Certes, quelques moments forts, plusieurs moments de déception, la prestation de Thirty Seconds To Mars n’aura rien eu de mémorable et on s’entend pour dire que, si Jared Leto n’avait pas connu la gloire grâce à ses rôles dans Requiem For A Dream ou American Psycho, le groupe n’aurait pas le succès qu’il a connu jadis et qu’il continue de connaître encore aujourd’hui, même après la sorties des très moyens This Is War et Love Lust Faith + Dreams.

AFI

La troupe d’A Fire Inside a livré, quant à elle, un court concert de quarante minutes où elle n’a pas tellement cherché à se réinventer depuis sa récente prestation au festival Osheaga. En effet, Davey Havok et ses complices ont revisité les plus belles années d’AFI avec «The Leaving Song Pt. II», «Girl’s Not Grey», «Medicate», qui reçu un fort bel accueil d’ailleurs, et «Love Like Winter», jouant seulement  «I Hope You Suffer» et «17 Crimes» de leur plus récent album Burials. Autrement, ils ont quitté avec «Miss Murder», le titre qui leur a permis de refaire surface en 2006 après l’indémodable Sing the Sorrow.