6 suggestions de romans LGBTQ+ à découvrir ce mois-ci

«Les carnets de l’underground» de Gabriel Cholette

Guidés par une plume rythmée et poétique, on plonge ici tête première dans l’univers des raves et du nightlife avec l’auteur Gabriel Cholette, qui parle de ses expériences en tant qu’homme homosexuel qui fait la fête avec un abandon proche de l’euphorie. Au menu: sexe, drogue et musique techno!

De Montréal à New York, en passant par Berlin, on voyage avec lui au sein d’un univers à la fois décomplexé et vivant, alimenté par la recherche du plaisir et d’une bonne dose d’adrénaline. Cholette a un talent indéniable pour permettre à son lecteur de s’immiscer facilement dans son univers, et il le fait toujours sans censure et sans jugement.

Le livre est également illustré par le talentueux Jacob Pyne, un artiste montréalais qui réussit avec brio à mettre en image l’univers coloré, sensuel et parfois mélancolique de l’œuvre à travers ses illustrations.

Pour celles et ceux qui s’ennuient de leur vie excitante et qui ont envie de s’évader grâce au plaisir de la lecture… ce livre est fait pour vous!

«I’m Afraid of Men» de Vivek Shraya

L’écrivaine canadienne Vivek Shraya offre ici un examen touchant et puissant de la notion de genre à travers ses propres expériences en tant que femme trans de couleur. Elle dévoile, toujours avec une honnêteté désarmante, tous les actes de cruauté dont elle a été victime parce qu’elle était trop féminine en tant qu’homme et trop masculine en tant que femme.

Elle dénonce ici la notion de masculinité et de féminité qui pousse plusieurs personnes issues de la communauté LGBTQ2+ à vivre une vie de faux-semblant et de camouflage pour «rentrer» dans des normes sexuelles qu’elle juge dépassées.

L’artiste, qui est aussi musicienne dans la vie, invite ainsi le lecteur à réfléchir en dehors de la binarité et du manichéisme qui entourent ces notions, et elle démontre qu’on gagnerait tous à défendre une nouvelle mentalité plus ouverte, moins restrictive et surtout plus nuancée.

«Gay Bar: Why We Went Out» de Jeremy Atherton Lin

Dans ce mémoire lyrique et singulier, Jeremy Atherton Lin examine sa vie à travers un prisme bien particulier: celui des bars. En effet, chaque chapitre nous emmène dans un bar gai choisi, et l’auteur nous raconte l’histoire de ce lieu, tout en soulignant l’importance qu’il a eue dans sa vie, ou bien l’expérience qu’il a vécue au sein de cet établissement.

Grâce à cette notion autobiographique, il réussit à créer un lien entre un lieu et son identité. De fait, il fait jaillir à la surface le sentiment de solidarité et d’expression sexuelle inhérent à ces lieux, et il montre, du même coup, comment ceux-ci peuvent être formateurs et importants dans la construction identitaire d’un individu.

En effectuant le pont entre l’objectivité de ces lieux et la subjectivité de son expérience, l’auteur amène les lecteurs à réfléchir non seulement sur l’expérience queer, mais aussi sur l’importance d’avoir des lieux queers. Au final, l’auteur nous enseigne comment raconter sa propre histoire en nous faisant prendre conscience que celle-ci est toujours teintée d’expériences communes.

«How We Fight For Our Lives» de Saeed Jones

«Being black can get you killed. Being gay can get you killed. Being a black gay boy is a death wish». Avec ce mémoire extrêmement personnel et émotionnel, le poète américain Saeed Jones démontre à quel point il est difficile de s’accepter et de s’aimer quand racisme et homophobie s’entremêlent au sein d’une même communauté.

Ce livre fait montre de la ténacité et de l’espoir d’un jeune homme qui souhaite désespérément être libre dans un monde qui ne le comprend pas.

Entre amour et haine, entre espoir et désenchantement, la prose magnifique et l’histoire bouleversante de Jones resteront gravées longtemps dans votre mémoire.

«Zami» d’Audre Lorde

Ce classique de la littérature LGBTQ+ devrait faire partie de toutes les listes de livres à lire au moins une fois dans sa vie, tous genres confondus! Ici, Audre Lorde explore son identité en tant que femme noire lesbienne, et elle raconte en détail sa vie d’artiste à Harlem au cours des années 1950.

Oui, ce livre parle d’homosexualité, mais par-dessous tout, ce livre parle d’amour. L’auteure parle de son amour pour sa communauté, de son amour pour l’art et pour la poésie, et de l’amour qu’elle porte aux femmes, toujours avec une écriture sensuelle et passionnelle.

Je vous garantis que vous allez adorer ce livre simple et sans prétention, qui met bien de l’avant le talent de l’écrivaine à mettre sur papier ses multiples passions et son jardin intime.

«L’homme est un lion que je n’ai su faire rugir» de Pierre-Luc Gagné

Ce premier recueil de poésie est une véritable ode à l’amour et à ses nombreuses manifestations. Ici, l’écrivain québécois Pierre-Luc Gagné décortique les émotions qu’il ressent avec une prose parfois cynique, parfois humoristique, mais toujours envoûtante.

Il évoque ses relations avec d’autres hommes, certes, mais il aborde également les autres passions dans sa vie: le théâtre, la musique et bien évidemment la littérature. En effet, il écrit beaucoup sur ses influences et ses héros, ce qui permet aux lecteurs de mieux comprendre son univers sensible et ses points d’ancrage.

Une œuvre prometteuse d’un jeune écrivain en pleine ascension!

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