Le Nederlands Dans Theater enflamme le Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts

VLADIMIR

La proposition de Schechter exploite les facettes humaines les plus brutes, énergiques et émouvantes. Les danseurs se meuvent sur scène dans une gestuelle terrienne et organique, avec une absurde fluidité, passant par magie de l’ordre au chaos.

Le chorégraphe a l’œil pour surprendre le spectateur et le tenir en haleine; il est aussi maître dans le dosage et sait comment nourrir le public sans le gaver. La musique qu’il a composée pour sa pièce enveloppe à merveille la création, tant elle vient appuyer l’énergie forte, parfois violente, des interprètes, mais aussi leur sensualité et même leur douceur.

Quand VLADIMIR se termine, on souhaite presque que le tout recommence.

The Statement

Crystal Pite expose un monde complètement différent du précédent, mais tout aussi près du réel, dans The Statement. Une conversation enregistrée guide les quatre interprètes du début à la fin, modulant le rythme et la texture des mouvements. Les dialogues racontent un conflit en entreprise, où les supérieurs souhaitent que leurs employés prennent le blâme pour un conflit armé qu’ils auraient alimenté.

Cette situation amène les danseurs dans un débat déchirant, où le désir de contrôle se manifeste dans leur corps aussi bien que leur impuissance.

L’expressivité du mouvement va au-delà du mimétisme; bien que les gestes débutent de façon plus littérale, ils sont tranquillement poussés vers des extrêmes, vers l’abstraction, tout en conservant l’idée de panique et de confrontation.

L’oeuvre de Pite, sans réinventer la roue,  renouvelle le regard que l’on peut porter sur la danse comme médium.

Singulière Odyssée

Sol León et Paul Lightfoot nous transportent dans une gare de train. On y raconte les chemins qui se succèdent, qui se traversent, sans cesse, relatant l’éphémère parcours de l’humain sur Terre.

Une technique classique ponctuée d’éclats plus contemporains forge la signature des deux chorégraphes. Bien qu’on puisse y voir des notes surprenantes par-ci par-là, on peut aussi percevoir une dissonance gestuelle lorsque ces mouvements cassés, angulaires ou arythmiques apparaissent. Ce style cause une certaine cacophonie scénique lors de Soli simultanés, puisque la chorégraphie ne semble par prendre appui sur la musique, donc un ingrédient clé manque à l’appel pour lier le tout. Il est aussi décevant de constater que la pièce dépend de son décor et de certains gestes mimétiques pour rester fidèle à son thème; ce placage d’éléments révèle alors des lacunes dramaturgiques.

Cependant, on peut apprécier les habiletés des danseurs, qui honorent leurs partitions chorégraphiques et portent leurs rôles à merveille.

En bref

Le Nederlands Dans Theater convie les spectateurs à une soirée dont la variété des pièces éblouit plus d’une fois. On y explore des univers aux énergies, gestuelles et musiques différentes, pouvant ainsi rejoindre un large public. La justesse avec laquelle les interprètes livrent chacune des pièces est également un élément incontournable de la soirée. Voilà une soirée riche en émotions, divertissement et voyages.