The Offspring et Blink-182 pour la dernière journée du Festival d’été de Québec

Il y a 20 ans, j’avais 13 ans et Mark Hoppus, bassiste emblématique du groupe Blink-182, chantait que c’était difficile d’en avoir 23 dans le hit «What’s My Age Again», présent sur le non moins emblématique album Enema of the State. The Offspring, de leur côté, surfait sur le succès planétaire d’Americana, sorti quelques mois plus tôt.

Autant dire que, lorsqu’on est à l’âge où l’on découvre ses premiers émois amoureux et ses premières velléités de rébellion avec l’école, les profs, les parents et le monde entier, 1999 fut une excellente année. Forcément, lorsque ces deux monstres de la pop-punk se trouvent réunis sur la même affiche, la nostalgie de l’adolescence ne peut s’empêcher de venir réveiller le digne survivant du terrible bogue de l’an 2000 que je suis. 

The Offspring

C’est avec quelques minutes de retard sur l’horaire prévu que le groupe californien est entré en scène. Eh bo boy, premier constat: si je n’ai plus le physique de mes 13 ans (et Dieu merci), force est de constater que le temps a fait son travail sur les membres du groupe, et pas forcément dans le bon sens! Bien entendu, ce n’est pas ça qui compte, et la musique a démarré en fanfare avec «Americana», suivi d’une «All I Want» bien sentie! Ça a brassé dans la foule!

En dépit d’un son assez faible parfois, The Offspring a enchaîné ses chansons phares qui, il faut le reconnaître, sont toutes des hits en puissance, comme «Want You Bad», «Staring at the Sun» ou «Bad Habits». Une seule nouvelle chanson a été jouée, intitulée «It Won’t Get Better», et elle n’a pas marquer la foule plus que ça! Évidemment, le set a atteint son climax quand la formation californienne a interprété «Why Don’t You Get a Job?» et la mythique «The Kids Aren’t Alright».

Ah, si le moi du futur pouvait parler au moi ado, il lui dirait que la vie d’adulte, c’est juste une succession de choix moins mauvais que les autres! Sur cette réflexion, le groupe s’est autorisé un rappel pour conclure son set, avec les puissantes «You’re Gonna Far, Kid» et «Self Esteem». De quoi ravir les fans de la première heure!

Blink-182

Place maintenant au trio qui a rythmé mon adolescence au sens propre comme au sens figuré. Je m’explique: à mon époque, quand un garçon avait un crush sur une fille, on n’avait pas toutes ces applications et ces moyens de communication pour se faire remarquer. La vie se résumait alors à deux choix: soit tu étais sportif, soit tu étais musicien! Et vu mon physique de serpent en pleine grève de la faim et mon aversion pour l’idée de partager la même pièce que plusieurs personnes en sueur, j’ai logiquement opté pour la musique, et la guitare en particulier (un choix original).

Pour la faire courte, j’ai appris la guitare avec du Blink-182, et c’est ce qui m’a amené à m’intéresser à la musique et à en faire le cœur de mon métier des années plus tard. Donc, en toute logique, Blink-182 est à la base de mon développement personnel, de certains de mes choix de vie et d’amitiés indéfectibles (merci à mon little bro Arnaud de m’avoir fait découvrir ce groupe à l’époque). Autant dire que c’est un groupe qui se place au-dessus des autres au niveau de l’affectif!

Sur les réseaux sociaux, le groupe a promis de jouer l’album Enema of the State au complet pour fêter les 20 ans de sa sortie! Chose promise, chose due! Le trio (avec Matt Skiba en remplacement du guitariste et fondateur Tom Delonge depuis quelques années) a attaqué logiquement par «Dumpweed». Comme à son habitude, le batteur Travis Barker était en feu et balançait ses bras autour de sa batterie tel un poulpe qui lutte pour sa survie!

L’album au complet y a passé et il faut bien avouer que celui-ci est un vrai bijou qui renferme des hits tels que «Alien Exists», «What’s My Age Again», «All the Small Things» et j’en passe. Expédiée cette première grosse demi-heure, le groupe a joué d’autres titres attendus comme «Miss You» ou encore «Dammit». Seul petit bémol, Blink-182 a quitté la scène au bout d’une heure pile, sans même un rappel, créant un léger mécontentement dans la foule.

Au final, ce fut tout de même une belle soirée pop-punk qui a plu à l’adolescent qui sommeille en moi, lequel a été reçu de façon impeccable par l’équipe du FEQ et qui, plus tard, me fera dire à mes enfants: «Ça, c’était de la musique! Pas comme ce que vous écoutez maintenant! Je les ai vus en show au FEQ en 2019, c’était malade! Allez, asseyez-vous, que je vous raconte!»