«Pedestrian Verse» de Frightened Rabbit – Bible urbaine

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«Pedestrian Verse» de Frightened Rabbit

«Pedestrian Verse» de Frightened Rabbit

De bonnes racines écossaises

Publié le 5 mars 2013 par Mathieu St-Hilaire

Crédit photo : http://frightenedrabbit.com

Provenant de Glasgow, le groupe indie-pop-rock Frightened Rabbit nous offre son quatrième album, Pedestrian Verse. Le quintette, qui s’attire de plus en plus les éloges des critiques, livre ici son album le plus accompli, même s’il ne réinvente pas la roue.

Les premières écoutes de Pedestrian Verse nous révèlent un album agréable, sans plus. C’est que la musique de Frightened Rabbit ne se distingue pas nécessairement des nombreux groupes indie ayant occupé le paysage musical au cours des dernières années. Mais la patience, souvent nécessaire pour ce genre d’album, nous fait découvrir des pièces habilement montées et réalisées, une profondeur intéressante au niveau des paroles et des refrains qui deviennent plus gros d’écoutes en écoutes.

Plusieurs chansons sur l’album laissent entrevoir un groupe ayant une ambition de remplir de grandes salles de spectacles. «Backyard Skull» et «The Woodpile» en sont de bons exemples: des chansons pop-rock bien enregistrées avec du punch lorsque vient le temps des refrains. Frightened Rabbit pourrait simplement être une pâle imitation d’Arcade Fire ou bien des Killers, mais la bande de Scott Hutchinson, leader du groupe, réussit la plupart du temps à nous faire passer un bon moment.

Malgré l’ambition évidente dégagée à travers l’album, le groupe ne tente pas de créer de chansons à trop grands déploiements. Au contraire, on fait plutôt place à la qualité des compositions et on retient souvent des envolées dramatiques qui pourraient probablement s’avérer embarrassantes. Même «State Hospital», noyau émotionnel de l’album, n’est pas lancé complètement dans la stratosphère: ses racines demeurent bien sur terre dans la réalité. À ce sujet, les textes de Hutchinson jouent également en la faveur du groupe. En effet, malgré une toile d’obscurité souvent peinte, les paroles ne tombent jamais dans le misérabilisme ou dans le trop plaignard.

Musicalement, on ne retrouve rien de trop différent qui distingue le groupe dans le monde indie. Par contre, leur sincérité et l’efficacité de leurs chansons viennent compenser ce manque d’originalité. À ce sujet, Frightened Rabbit fait penser à deux autres groupes écossais: les très sous-estimés The Twilight Sad et Idlewild. Bien sûr, on retrouve quelques moments plus faibles, surtout vers la fin de l’album. Le duo «Housing (In)» et «Housing (Out)» est plutôt inintéressant et «Nitrous Gas» aurait bénéficié d’un petit remontant. Heureusement, «The Oil Slick» vient terminer l’album sur une note réjouissante, Hutchinson utilisant même l’humour et l’autodérision avec la merveilleuse phrase suivante: «Took to the ocean in a boat this time/Only an idiot would swim through the shit I write». On peut parier que plusieurs idiots suivront Frightened Rabbit avec un album d’une telle efficacité.

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