«Paris-Montréal» de Ludo Pin – Bible urbaine

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«Paris-Montréal» de Ludo Pin

«Paris-Montréal» de Ludo Pin

Un Français mélancolique dans la métropole

Publié le 19 mars 2013 par Éric Dumais

Crédit photo : 4Comm

Deuxième album né du succès de l’extrait «Sans ça» sur les ondes radiophoniques underground et d’une charmante rencontre avec le réalisateur et musicien Navet Confit, Paris-Montréal est un regard lucide mais pessimiste sur les relations humaines que les textes de Ludo Pin s’amusent à exagérer au centuple.

C’est peut-être le timbre sobre et mélancolique de l’auteur-compositeur-interprète Ludo Pin, ce Québécois d’origine française installé dans la métropole depuis trois ans, qui nous laisse un goût amer de grisaille à l’esprit, car une chose est sûre, les samples électro donnent du corps à des mélodies certes spleenétiques mais ludiques, situées à la frontière du travail d’Alex Nevsky, L’INDICE et Navet Confit.

Avec Ludo Pin, on nage davantage dans les mêmes eaux troubles que David Giguère, autant à travers sa musique que ses textes, mais le spleen qui habite la moindre de ses paroles nous rapproche davantage du travail de compositeur et d’expert en mot-valise qu’est Éric Bélanger, surtout sur son dernier-né, Speedo Tuxedo.

Un pessimisme qui nous dérange mais qui nous arrange à la fois, certes, car en même temps, il est quasiment impossible de ne pas se reconnaître ou de rester indifférent face aux textes parfois trop simplistes de Ludo Pin: «Que veux-tu que j’y fasse /  Que veux-tu que j’y fasse / Mon ange / Que veux-tu que j’y fasse / Que veux-tu que j’y fasse / Si je te dérange».

Ainsi, l’auteur-compositeur-interprète nous confronte à nos propres démons, nos pulsions, nos mauvaises habitudes, surtout lorsqu’on tend à s’effacer plutôt que faire face à nos responsabilités, comme il se plaît à le chanter, si sobrement, sur «Si j’en abuse» et particulièrement sur «Face à face»: «Je m’efface / Dans le face à face / J’oublie si souvent / Je déplace / Nos lignes d’angoisses».

On retrouve la sobriété d’Éric Bélanger dans les ballades mélancoliques de Ludo Pin, notamment sur «Je t’avais dit» et «Pense à moi», puis la gaieté de Chloé Lacasse et David Giguère dans leurs bons moments, surtout à l’écoute de pièces plus pop telles que «Sans ça», «Si seulement», «Mon cœur» et «Pour toi».

Une fois arrivé au terminus, on se retrouve légèrement essoufflé, peut-être à cause de l’utilisation abusive de samples électro qui auraient gagné à être davantage distillés au service d’instruments à cordes plus présents, mais Paris-Montréal demeure néanmoins un beau voyage à travers les contrées d’un romantique parfois tiraillé entre ses joies et ses peines.

Ludo Pin lance Paris-Montréal le mardi 19 mars prochain au O Patro Vys dès 19h. L’entrée est libre. Pour plus d’information, visitez son site officiel au www.ludopin.net.

Prochains spectacles:

  • 25 mars à 20h au Lion d’Or (Francouvertes) de Montréal (8 $) – Avec Maude et Babylones
  • 30 mars à 22h au Trou du Diable de Shawinigan (8 $) – Lancement de l’album Paris-Montréal
  • 10 avril à 14h au cégep Marie-Victorin (Festival Émergence) – Entrée libre – Avec Karim Ouellet

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