«Une meilleure personne» de L’INDICE: chasser ses démons – Bible urbaine

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«Une meilleure personne» de L’INDICE: chasser ses démons

«Une meilleure personne» de L’INDICE: chasser ses démons

Publié le 14 novembre 2012 par Éric Dumais

L’INDICE, a.k.a Vincent Blain, est le projet artistique et musical d’un auteur-compositeur-interprète montréalais pour le moins éclectique. Complice de longue date de Navet Confit, le multi-instrumentiste, épaulé par Jean-Philippe Villemure au mixage, a plongé dans la noirceur de ses démons intérieurs pour nous concocter un album folk et art-rock à saveur intimiste.

«J’aurais pu nommer cet album Une mauvaise personne, mais je voulais aborder mes démons positivement», a écrit en toute impunité Vincent Blain dans le livret artistique offert avec l’opus, une création de Gabrielle Laïla-Tittley. Parsemé de dessins naïfs et de commentaires succincts qui accompagnent les paroles d’Une meilleure personne, ce livret est certainement à l’image de L’INDICE: un bricolage artistique aussi envoûtant qu’une toile de Jackson Pollock.

Deux années ont passé depuis Le bonheur (2010), son album le plus rock à ce jour. Vincent Blain, plus assagi, plus mature peut-être, n’a pas du tout eu l’intention de poursuivre sur sa lancée. Une meilleure personne rejoint davantage les rangs atmosphériques du regretté Jour après Noël (2008), avec une pincée de bonne humeur attractive qui fait du bien.

Véritable chasse aux démons intérieurs, le multi-instrumentiste s’est écarté la cage thoracique pour nous livrer un album à cœur ouvert où il explore, en trente minutes à peine, l’amour brisé («Une meilleure personne»), le printemps érable («Faire du bruit»), la dépression («Les jours, les soupirs») et la jalousie («Tu chantes pour les autres»), des thématiques très personnelles qui donnent un caractère très «journal intime» à cet opus.

La pièce-titre, «Une meilleure personne», donne une vitrine à un Vincent Blain qui avait l’habitude, par le passé, de se dissimuler derrière une orchestration monstre, ce qui nous permettait moins d’apprécier ses performances vocales. Au final, on préfère toujours la poésie au chant, car sa force réside définitivement dans le tissage d’ambiances et les échantillonnages.

Après avoir exploré les pans glauques de ses histoires d’amour, «Faire du bruit» s’avère un bel intermède à ce spleen d’un jour, avec ses rythmiques folk enlevantes, ses chœurs préenregistrés et la participation subtile de Michèle O au chant. Autrement, la force de l’échantillonnage est remarquable dans «Les jours, les soupirs», une pièce où Vincent Blain, accompagné de sa slide guitar, explore les sentiers noirs de la dépression. «Si c’est ça l’amour» est une ballade où l’amour rime avec toujours: «Si c’est ça l’amour / J’en veux pour toujours». L’album comprend également un morceau instrumental, «Novembre», ainsi qu’un bootleg que Vincent Blain a chanté aux Francouvertes en 2008 et que l’on retrouve sur le premier démo de L’INDICE.

Un album éclectique, en somme, qui vous fera passer de la bonne humeur aux larmes en deux temps trois mouvements.

L’INDICE sera en concert le jeudi 29 novembre à la Taverne Jarry (552, Jarry Est).

Appréciation: ****

Crédit photo: Poulet Neige

Écrit par: Éric Dumais  

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