«Overgrown» de James Blake – Bible urbaine

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«Overgrown» de James Blake

«Overgrown» de James Blake

La parfaite continuité

Publié le 9 avril 2013 par Yannick Déry

Crédit photo : RNBXclusive

Deux ans après la parution de son album homonyme, James Blake récidive aujourd'hui avec Overgrown, un deuxième album mature et assumé qu'on dévore d'un bout à l'autre. Les attentes étaient hautes et elles sont assurément comblées. Le Londonien de 24 ans prouve qu'il maîtrise parfaitement la musique électronique shootée au synthétiseur.

Comme un jeune de son époque qui a grandi avec un ordinateur entre les mains, James Blake contrôle les sons artificiels et retouchés qui émanent de sa machine. Loin d’aboutir à une musique clinique et stérile, on entre plutôt dans un univers atmosphérique et envoûtant.

«Ignore everybody else, we’re alone now», c’est que ce James Blake propose dans son premier extrait paru en début d’année, «Retrograde». C’est exactement ce qu’on fera au long des dix titres qui composent Overgrown, et ce, dès la première chanson du même titre, dans laquelle on retrouve le parfait mélange de dubstep et de la soul qu’on aime tant.

Le plaisir qu’on avait à écouter sa première offrande est présent des premières aux dernières notes, avec des sons électroniques complexes et répétitifs, et un synthétiseur bien mis de l’avant, en parfaite harmonie avec les paroles minimalistes de l’artiste.

À deux reprises, sa voix froide et vaporeuse s’entremêle à celles de RZA, rappeur fondateur de Wu-Tang Clan, dans «Take a Fall for Me» et à Brian Eno pour «Digital Lion». Deux collaborations réussies, qui iront même jusqu’à ressembler à de la pop dansante, presque. C’est dans cette rythmique plus dynamique, présente également sur «Life Round Here» et «Voyeur», que les chansons d’Overgrown diffèrent le plus du premier album de l’artiste.

Mais c’est lorsqu’il fait dans le plus simple possible que James Blake réussit le mieux, à savoir lorsque son piano est à l’avant-plan, comme sur «Overgrown»,  «DLM» et «Our Love Comes Back». À ce moment précis, on sent toute la mélancolie de sa musique, une trame sonore idéale pour les semaines grises et pluvieuses du printemps.

Overgrown est sans contredit un excellent album, qui fait voyager dans son propre monde et qui continue de nous bercer bien au-delà de sa durée. Chaque détail est réfléchi, dosé et participe à en faire un album parfaitement bien construit. James Blake propose un opus débordant d’émotions, quoique moins braillard que le précédent, dans la parfaite continuité de ce qu’il avait présenté jusqu’à maintenant.

James Blake se produira le lundi 6 mai 2013 au Métropolis de Montréal (59, Ste-Catherine Est) en compagnie de FaltyDL. Pour plus d’information, consultez notre annonce du spectacle en cliquant ici.

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