«Evil Friends» de Portugal. The Man – Bible urbaine

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«Evil Friends» de Portugal. The Man

«Evil Friends» de Portugal. The Man

Une approche différente

Publié le 26 juin 2013 par Mathieu St-Hilaire

Crédit photo : www.consequenceofsound.net

Il s’agit déjà d’un septième album pour la formation de Portland (et non du Portugal), Portugal. The Man. Pour l’occasion, le groupe a confié les rênes à Danger Mouse pour la réalisation d’Evil Friends. Le résultat est un opus rock éclectique et parfois festif qui, sans réinventer la roue, nous laisse souvent un beau cocktail musical.

De nos jours, il est très difficile de dépasser le cap des quatre ou cinq albums sans se répéter, se perdre ou carrément disparaître de la circulation. Pour Portugal. The Man, le défi de rendre un septième album de qualité et de, par le fait même, combler les attentes en était un de taille. C’est probablement pourquoi le groupe a fait appel à Danger Mouse (Gnarls Barkley, The Black Keys, Beck). Le réalisateur parvient à donner une fraîcheur nouvelle à la formation et il réussit également à faire d’Evil Friends l’album le plus accessible du groupe.

Dès les premières notes de «Plastic Soldiers», on entre dans un univers pop-psychédélique très rêveur qui rappelle dangereusement les Flaming Lips sur l’album Clouds Taste Metallic (1995). Toutefois, la chanson est tellement bonne qu’on la fredonne rapidement et on abandonne aussitôt les comparaisons. Même chose avec «Sea of Air», qui est un véritable pastiche des Beatles. Impossible de ne pas penser à «Let It Be» quand survient le refrain. Bien qu’agaçant aux premières écoutes, on finit par passer outre les influences flagrantes et apprécier la chanson pour ce qu’elle est, soit une excellente pièce pop.

Ailleurs, le groupe flirte avec le R&B sur «Creep in a T-Shirt», faisant un beau contraste avec «Plastic Soldiers». Un des grandes qualités du disque réside dans ses nombreux changements de dynamiques, le groupe étant capable ralentir le rythme sur une pièce et d’augmenter le nombre de décibels sur la suivante. «Purple Yellow Red and Blue» est probablement le meilleur exemple, ses rythmes électro percutants rebondissant très bien avec le piano et les nombreux backvocals de la chanson.

Cela étant dit, les nombreux changements de tempos peuvent rendre l’écoute un peu plus difficile par moments, étant donné le style de réalisation un peu éparpillé de Danger Mouse. La deuxième moitié du disque possède certes son lot de moments forts, mais quelques morceaux se perdent quelque peu à travers ce collage musical. C’est le cas de «Holy Roller (Hallelujah)» et de «Someday Believers», qui passent quand même bien, mais qui ne restent pas gravés dans la mémoire.

Par contre, la dernière chanson, «Smile», contribue grandement à faire d’Evil Friends un album que l’on veut réécouter. Avec une introduction acoustique qui nous laisse croire qu’on aura droit à une ballade, la pièce évolue vers une ambiance plus épique où piano et cuivres donnent un côté beaucoup plus «Beatles» musicalement. Alors qu’on aurait pu penser que Portugal. The Man allait débuter son déclin, Evil Friends confirme plutôt une étonnante constance dans la carrière du groupe.

Le groupe Portugal. The Man s’amène à Montréal le 26 septembre prochain au Théâtre Corona Virgin Mobile. Cliquez ici pour tout savoir!

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