Broken Social Scene au Métropolis: du cœur au ventre – Bible urbaine

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Broken Social Scene au Métropolis: du cœur au ventre

Broken Social Scene au Métropolis: du cœur au ventre

Publié le 19 décembre 2010 par Éric Dumais

C’est dans une salle bondée d’admirateurs, et il faut l’avouer d’Hipsters full-branchés, que le collectif Broken Social Scene a envahi, tel un raz-de-marée, les planches du Métropolis samedi soir. Les onze musiciens, qui étaient rassemblés sur scène afin de poursuivre leur méga tournée intitulée Forgiveness Rock Record, paraissaient extrêmement fébriles et satisfaits d’être de retour dans la grande métropole québécoise, après une longue absence ainsi qu’un cinquième opus derrière la cravate.

Il est inutile de s’attarder trop longtemps sur le groupe qui a assuré la première partie hier soir, car il n’a pas du tout réussi à enflammer un tant soit peu l’atmosphère ni à réchauffer la scène pour le clou du spectacle, les Broken Social Scene. Dommage. Pourtant, Here We Go Magic, qui a fait paraître son dernier album Pigeons au mois de juin dernier, est une formation new-yorkaise qui semble posséder un certain potentiel… sur album.

C’est à 21h15 tapant que l’ensemble torontois Broken Social Scene a débarqué en trombe sur la scène dans un brouhaha de cris et d’applaudissements. C’était décidément un instant magique de surprise et d’émerveillement : car rares sont les concerts où les musiciens occupent toute la scène et où les spectateurs ne savent plus où mettre de la tête. Mais les voir jouer avec autant de précision et de charisme, ça, ça n’a pas de prix (comme ils le disent dans la publicité). D’abord, le collectif était composé de son orchestre habituel (guitares électriques, basse, batterie, percussions, clavier), mais comprenait aussi une belle diversité d’instruments à vent (saxophone, cor, flûte). Pas besoin de vous dire que la vibe nous saisissait jusqu’aux tripes.

La mise en scène, fort épurée d’ailleurs, n’était pourtant pas digne d’un chef-d’œuvre baroque du cinéaste français Georges Méliès : le seul élément décoratif était l’immense papier peint à l’arrière de la scène et sur lequel on reconnaissait les motifs de la couverture du dernier album, Forgiveness Rock Record). That’s all. Pas de fioritures, de surprises, de confettis, de ballons gonflés à l’hélium, de clowns, rien. Seulement un concert digne de ce nom, avec des musiciens acharnés et fort professionnels, ainsi que des jeux d’éclairage à couper le souffle. De fait, les projecteurs, qui étaient dispersés au-dessus de la scène, mais majoritairement derrière les musiciens, diffusaient une seule couleur à la fois (bleue, rouge, mauve, etc.). Qui aurait imaginé, par contre, voir un brouillard d’une luminosité aussi aveuglante?

On retient du spectacle l’énergie dévorante du collectif (qui a assuré une longue prestation frôlant les 2 heures 30 minutes), les longues envolées à la guitare électrique, l’apport spécial des instruments à cordes, et la présence surprise d’Amy Millan de la formation Stars, qui a prêté sa voix magnifique sur certaines chansons des Broken Social Scene. C’était une belle surprise, même une très belle surprise.

Appréciation: ***

Crédit photo: Tous droits réservés

Écrit par: Éric Dumais

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