Koriass et OrelSan en programme double au Club Soda: vulgarités et plaisir en vrac – Bible urbaine

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Koriass et OrelSan en programme double au Club Soda: vulgarités et plaisir en vrac

Koriass et OrelSan en programme double au Club Soda: vulgarités et plaisir en vrac

Publié le 16 juin 2012 par Éric Dumais

C’est hier soir dans un Club Soda rempli à plein rendement que les rappeurs Koriass et OrelSan ont présenté un programme double intense dans le cadre des FrancoFolies de Montréal. Tour à tour les deux artistes ont offert une prestation disjonctée et ponctuée d’invités-surprises et de vulgarités bien envoyées.

Koriass

La soirée a commencé sur les chapeaux de roues avec la prestation bruyante du rappeur québécois Koriass. Emmanuel Dubois, de son vrai nom, est monté sur la scène en compagnie de cinq musiciens qui portaient tous le fameux masque de V dans V for Vendetta de James McTeigue. Évidemment, la référence au masque se rapportait dans ce cas-ci au conflit étudiant, pendant lequel le port du masque a été interdit par les autorités.

Koriass était accompagné de DJ Manifest aux platines, de ses musiciens fidèles à la basse, à la guitare électrique et à la batterie, ainsi que du rappeur Bobby One, qui l’accompagne en tournée depuis 2006.

«La mort de Manu (garde ta job)», qui figure son album Petites victoires, a d’abord ouvert le bal tout en musique, et Koriass n’y ait pas allé de main mort ensuite en priant son public de brandir un doigt d’honneur envers la fameuse loi spéciale du gouvernement Charest (loi 78). Un peu plus tard, le manège s’est répété et le rappeur s’est écrié haut et fort: «Faque si t’as horreur d’être soumis à l’instant, lève ton majeur pis souris à pleines dents».

Dramatik (avec un «k»), est ensuite arrivé sur scène pour rapper sur la chanson «Homme moderne», ce qui a créé une salve d’applaudissements, mais malheureusement Karim Ouellet n’était pas présent hier soir (actuellement en tournée à Vancouver) pour interpréter «L’hiver», ce qui n’a pas empêché Koriass d’offrir l’excellente chanson au public gourmand.

Il a ensuite interrompu une chanson en cours afin de revêtir un chapeau de cowboy. Il s’est mis à déblatérer sur le rap au nom de Corey Hart en s’exclamant: «le rap c’est de la marde, je chante du country et je vote libéral», autre belle apostrophe contre le gouvernement Charest, mais à ce stade-ci, tout le monde a trouvé ça bien drôle.

La prestation s’est intensifiée avec au programme «Enfant de l’asphalte», «Petites victoires» et St-Eustache», avec laquelle il a clôt le concert, qui a duré près d’une heure. Koriass est ensuite revenu pour un court rappel où son personnage de Corey Hart est revenu dans la partie.

OrelSan

Rares sont les fois où un artiste étranger est autant acclamé, mais hier soir OrelSan a eu droit à une ovation du tonnerre. Les fans scandaient son nom de scène avec toute l’énergie du désespoir et leurs efforts ont finalement porté des fruits: vingt-cinq minutes plus tard, Aurélien Cotentin, dit OrelSan, est finalement embarqué sur la scène avec ses six musiciens, qui semblaient de très bonne humeur.

Lui aussi était masqué, mais loin de faire partie du conflit étudiant, OrelSan portait plutôt le bandeau qu’il arbore sur la couverture de son plus récent album, Le chant des sirènes. Son spectacle a démarré bruyamment avec la chanson inaugurale «RaelSan», pendant laquelle il est demeuré de marbre, aussi figé qu’une statue. L’ambiance s’est ensuite relâchée lorsque le morceau «Mauvaise idée» a retenti, et il était beau de voir le public chanter toutes les paroles à sa suite.

OrelSan a presque donné l’impression au public qu’il allait chanter «Sale pute», la chanson l’ayant mené devant les tribunaux en France, mais il s’est retenu en s’exclamant: «On va chanter les plus grands titres de Garou à la place». Ont suivi les chansons «1990», «Jimmy Punchline», «Plus rien me m’étonne», «Double vie» et «Finir mal», medley qui a créé une ambiance incroyablement endiablée au Club Soda.

Le célèbre rappeur français a par la suite surpris son public en chantant le titre électro «N’importe comment», chanson qui apparaît sur la version européenne de l’album Angst du DJ de renommée internationale The Toxic Avenger avec lequel OrelSan a collaboré en 2010. Puis, le spectacle s’est terminé sur les notes de «Des trous dans la tête» et de son grand succès «La terre est ronde», pendant laquelle tout le public s’est mis à chanter les paroles. Décidément le moment clé de la soirée.

Au rappel, OrelSan est revenu interpréter une toute nouvelle chanson, à la suite de laquelle il a chanté la chanson-titre de son deuxième album, «Le chant des sirènes», avant de conclure la soirée avec «Suicide social», probablement le morceau le plus cru et vulgaire de son nouveau répertoire. À la fin, il a mimé avec sa main droite un fusil posé contre sa tempe et il s’est effondré, après la détonation, raide mort sur scène. Ému et exténué, OrelSan s’est relevé pour remercier son public, la voix affaiblie.

OrelSan était à peine sorti de scène que déjà des fans réclamaient une autre chanson, signe que son concert a été une pure réussite.

Appréciation: ****1/2

Crédit photo: David Tomaszewski

Écrit par: Éric Dumais

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