«Beacon» de Two Door Cinema Club: pop rock et mal du pays – Bible urbaine

MusiqueCritiques d'albums

«Beacon» de Two Door Cinema Club: pop rock et mal du pays

«Beacon» de Two Door Cinema Club: pop rock et mal du pays

Publié le 19 septembre 2012 par Louis-Jean Trudeau

Le trio (quatuor si on compte leur batteur de tournée anonyme) irlandais Two Door Cinema Club fait le tour du monde depuis maintenant deux ans grâce au succès instantané de Tourist History. Entre deux dates de festival, les gars ont trouvé juste assez de temps pour s’enfermer en studio avec le réalisateur de renom Jacknife Lee (U2, REM, Bloc Party). Les sessions d’enregistrement ont donné naissance à Beacon, un deuxième album pop rock teinté d’un mal du pays évident.

Pour accompagner le lancement de son nouveau disque, le groupe a produit un documentaire de tournée intitulé What We See. Disponible sur YouTube en quatre capsules, le film relate les hauts et les bas de la nouvelle vie de rockstars d’Alex, Sam et Kevin. À travers le rythme de tournée incessant et les entrevues malaisantes, on découvre un groupe en pleine période d’adaptation, empreint d’une certaine nostalgie pour son Irlande natale. Sur Beacon, cette nostalgie domine les textes d’Alex Trimble et devient le thème central de l’album.

Le poids des relations à distance pèse sur «Next Year», la chanson d’ouverture. Après une introduction électronique bien rythmée, la voix mélancolique de Trimble vient assombrir l’atmosphère : «I don’t know where I’m going to rest my head tonight, so I won’t promise that I’ll speak to you today». Le chanteur décrit ses états d’âmes avec beaucoup d’honnêteté, sans passer par quatre chemins. La pièce «Settle» traite de la solitude engendrée par autant de voyages ininterrompus: «This isn’t home, this isn’t home, I couldn’t feel more alone, I need to feel, I need to feel, somebody».

Rassurez-vous, malgré la grisaille de certaines paroles, Two Door Cinema Club donne toujours dans la pop dansante. Avec son bass drum pulsatif, ses riffs de guitares astucieux et sa conclusion Arcade Fire-esque pleine de «Ooh-ooh-ooh!», «He Sleeps Alone» frappe fort. «Wake up» se hisse au sommet de la liste des deuxièmes singles potentiels avec l’aide d’une instrumentation disco à la Phoenix et un refrain absolument époustouflant. Dans la même lignée, les synthétiseurs new wave et les lignes de basse aguichantes de «Handshake» forment un cocktail explosif qui devrait raviver vos playlists de party.

Les pièces les plus mid-tempo de l’album bénéficient énormément de la réalisation de Jacknife Lee. En mettant de l’avant chœurs féminins et arrangements orchestraux, «The World is Watching» fait penser à un amalgame entre Bombay Bicycle Club et The Postal Service. Même scénario du côté de «Sun», alors qu’un refrain plaisant devient de plus en plus intense grâce à l’ajout de cordes et d’instruments à vent. Malgré la multitude de hooks, l’album commence à s’étirer à partir de «Spring». Certains titres auraient pu être coupés pour éviter la répétition et ainsi donner plus d’impact au disque.

Alex Trimble et compagnie ne risquent pas de revoir l’Irlande de si tôt. Au contraire, Beacon a tout pour solidifier leur réputation et élargir les horizons du groupe. Un album très efficace à la réalisation impeccable qui devrait amplement satisfaire les fans de Tourist History.

Appréciation: ***½

Crédit photo: www.twodoorcinemaclub.com

Écrit par: Louis-Jean Trudeau

Vos commentaires

Revenir au début