ThéâtreCritiques de théâtre
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Au service d’un monologue intérieur complexe, vivant et poignant, Amor (Mani Soleymanlou) nous livre son histoire personnelle, laquelle est rythmée par les rencontres avec ses interlocuteurs successifs (Sounia Balha, Matthieu Girard et Marilyn Perreault). Se dévoile alors l’archétype d’un homme cherchant sa place dans la communauté suédoise à travers celle dont il dispose au sein de la communauté tunisienne de Stockholm. Ce Tunisien, issu de la seconde génération d’immigrants, nous questionne alors sur les questions de l’intégration et du sentiment d’appartenance.
La mise en lecture de Talia Hallmonat se révèle aussi fluide et vivante que le texte d’Hassan Khemiri, et touche, malgré l’absence de mise en scène, par le propos aussi incontournable qu’actuel. Et elle est là la véritable distinction à faire: c’est le choix opéré par le Théâtre de l’Opsis pour ce texte ancré dans une actualité déconcertante et malheureuse. La troupe a choisi aussi, pour le dernier volet de ce cycle scandinave, de trancher avec les pièces précédentes qui piquaient beaucoup à l’absurde pour se recentrer sur un pièce contemporaine, autant par son écrit que par le sujet qu’elle aborde.
Ces lectures scandinaves ont pris dès lors fin et ce cycle, mettant en lumière la scène théâtrale scandinave, a engagé un dialogue interculturel intéressant qui a aussitôt suscité l’intérêt du public. Chacune des lectures a vu la salle de la Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal se combler entièrement et le Théâtre de l’Opsis a même réussi à fidéliser les curieux du premier soir, beaucoup de têtes étant devenues familières au gré des lectures.
En somme, l’hiver 2016 aura été plutôt porteur pour le Théâtre de l’Opsis et on ne peut qu’espérer qu’il en sera de même pour le prochain cycle.
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de la rédaction