«Le Mardi où Morty est Mort» à la Maison de la Culture du Plateau-Mont-Royal – Bible urbaine

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«Le Mardi où Morty est Mort» à la Maison de la Culture du Plateau-Mont-Royal

«Le Mardi où Morty est Mort» à la Maison de la Culture du Plateau-Mont-Royal

Le succès d'une première lecture amusante et rafraîchissante

Publié le 12 février 2016 par Benjamin Le Bonniec

Crédit photo : Gracieuseté Théâtre de l'Opsis et Jean-Louis Fernandez

C’est dans une salle pleine que la Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal a lancé, d'après une initiative du Théâtre de l’Opsis, le Cycle scandinave, une série de lectures proposant un aperçu de la production théâtrale dans les contrées du nord de l’Europe. Et c’est la scène suédoise qui était à l’honneur, ce mercredi 3 février dernier, avec la pièce de Rasmus Lindberg, Le Mardi où Morty est Mort, un spectacle inventif à l’humour rafraîchissant qui soulève des questions existentielles inspirées de la vie quotidienne.

L’histoire débute avec le subit décès de Papy Johan alors qu’il a le nez dans son café. Sa femme Édith apprend du même coup qu’elle est atteinte d’un cancer incurable. L’avenir se mêle au passé, on se confond dans le rapport entre l’espace et le temps. De son côté, Amanda la petite-fille s’éprend du bel Herbert alors qu’elle envisageait de mettre un terme à sa liaison capotante avec le jean-foutre Sonny. Le Pasteur son père perd quant à lui la raison et se retrouve à deux doigts de l’implosion. Parmi tout ce petit monde, il y a Morty, le chien d’Herbert tanné des sursauts d’humeur de son maître Herbert, de qui part toute ce joli désordre en s’enfuyant à l’improviste.

Mise en lecture par Marie-Ève Huot, suite à une traduction du suédois de Marianne Ségol-Samoy et Karin Serres, cette pièce est bourrée d’interjections, de répétitions, de mots lancés à l’échappé pour rebondir de nouveau. Dans une farce toute métaphysique bouleversant les rapports sociaux temporels, Rasmus Lindberg arrive à combiner joliment dans ses textes le théâtre à la spontanéité de la bande dessinée.

Aux allures d’éloge funèbre, ici «on rit de ce qui est grave», la pièce n’en est pas moins drôle et vivante, les acteurs lisent chacun à leur tour leurs répliques piquantes, Claude Despins passe d’Herbert au Papa Pasteur remarquablement alors que Francis-William Rhéaume se révèle drolatique dans le rôle du risible Sonny. Rien que par les mots et les intonations, la petite bande d’acteurs (avec aussi Micheline Bernard dans le rôle d’Édith et Rachel Graton dans celui d’Amanda) arrive à nous faire rire du début à la fin et entretient magnifiquement l’absurdité de notre société tiraillée par ses incertitudes.

Quatre lectures sont encore à venir à la Maison de la Culture du Plateau-Mont-Royal et on est déjà impatient d’assister à celle du mercredi 2 mars où l’Islande sera cette fois mise à l’honneur avec Les Enfants d’Adam d’Audur Ava Ólafsdóttir.

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