Théâtre
Crédit photo : David Ospina
Festival du Jamais Lu – du 5 au 13 mai 2017
C’est complètement ancré dans les festivités du 375e anniversaire de la Ville de Montréal que le Jamais Lu lance sa 16e édition sous le thème «Le bruit des mutations». Tribune de choix pour les textes de théâtre inédits, c’est au Théâtre Aux Écuries durant ces deux semaines qu’il faut être pour entendre ce qui bouillonne dans le monde du théâtre et ainsi définir les plumes à surveiller et les productions à programmer.
Cette année, ce sont pas moins de 43 auteurs de la relève d’ici et d’ailleurs qui présenteront leur projet, dont une majorité apparaîtront au festival pour la toute première fois – un point d’honneur du Jamais Lu pour sa 16e édition. Suivant le thème, les pièces interrogeant notre rapport aux mutations sociales en cours seront à l’honneur.
Notons «Pisser debout sans lever sa jupe», d’Olivier Arteau, qui use avec originalité de chants gutturaux, de sons organiques, de silences, de mots puissants, certes, mais aussi de chansons pop de Britney Spears pour traduire la banalité des petits malaises quotidiens qui nous suivent au jour le jour, la perte de foi et de sens, ainsi que la recherche de repères pour des jeunes perdus dans les stéréotypes dans lesquels leur sexe et leur âge les confinent.
Citons aussi le projet «Le couloir des possibles», d’Anne-Sophie Rouleau et Marie-Eve Fortier, qui a permis à sept auteurs, dont Dany Boudreault, Steve Gagnon, Véronique Côté et Marie-Louise Bibish Mumbu, de pénétrer dans la chambre de résidents d’un CHSLD et de découvrir les bibelots, les photos, et tous les petits vestiges d’une maison qui ne leur appartient plus, pour en tirer des textes nous transportant dans leur quotidien, accompagnés des photos de chambres prises par Marie-Eve Fortier.
Il ne faut pas passer sous silence «Subway», de Pascale Renaud-Hébert, mis en lecture par Marie-Hélène Gendreau, après avoir été présentée partiellement au 6e Festival du Jamais Lu Québec, en décembre dernier. On y suit une fille qui tombe par hasard face à face avec son frère disparu six ans plus tôt, dans un restaurant Subway d’une ville éloignée de chez elle, et qui tente tant bien que mal d’obtenir des réponses à ses questions, alors que celles que son frère a à lui donner ne pourront la satisfaire. La dureté des révélations qui seront faites n’a d’égal que l’habileté des dialogues, qui réussit à dépeindre la complexité des relations familiales.
Trois textes pour jeunes publics d’Olivier Sylvestre, d’Éric Noël et de Sarah Leblanc-Gosselin seront aussi présentés, dont le dernier mis en lecture par le comédien Vincent-Guillaume Otis. On n’oublie pas, non plus, la classe de maître dirigée par Francis Monty, afin de réfléchir sur ce qui fait une bonne écriture pour le théâtre d’images, que ce soit à l’aide de marionnettes ou de jeux d’ombres, de même que les 6@7 du Jamais Lu, des sortes de carnets touristiques à l’occasion du projet «Jusqu’où te mènera Montréal?». Chaque soir, des duos présenteront des quartiers qu’ils ont visités sous un angle original et incongru, de Saint-Michel à Beaconsfield, à l’aide de prises de parole bien senties et de diapositives.
Enfin, pour célébrer les mots et s’amuser avec nos auteurs, le Jamais Lu offre en soirée de clôture un «Jukebox littéraire» durant lequel s’opposeront des écrivains de France, de Suisse, et du Québec, et auquel le public participera de façon active. Chaque spectateur ayant un jeton en mains, il pourra proposer le mot de son choix pour que les Olivier Kemeid, David Paquet, Sonia Ristic (France) et Odile Cornuz (Suisse), notamment, puissent chercher rapidement dans leur vaste répertoire littéraire pour y trouver un extrait en lien avec le mot choisi. Le premier à trouver gagne le privilège de lire son texte au micro, ce qui permettra en une seule soirée d’avoir un aperçu global de l’œuvre de ces six dramaturges.
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