«Vanishing Mélodies» des Ballets Jazz de Montréal: danser sur la musique de Patrick Watson – Bible urbaine

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«Vanishing Mélodies» des Ballets Jazz de Montréal: danser sur la musique de Patrick Watson

«Vanishing Mélodies» des Ballets Jazz de Montréal: danser sur la musique de Patrick Watson

Une création poétique fusionnant danse, théâtre et musique

Publié le 6 novembre 2021 par Olivia Gomez

Crédit photo : Sasha Onyshchenko

Afin de souligner en grand leur 50e anniversaire, les Ballets Jazz de Montréal sont de retour, ces jours-ci, avec une toute nouvelle création intitulée «Vanishing Mélodies», présentée au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts jusqu’au 6 novembre. Cette œuvre pluridisciplinaire, qui fusionne danse et théâtralité, plonge les spectateurs dans l’univers musical du très apprécié auteur-compositeur-interprète Patrick Watson.

Après l’énorme succès qu’a connu l’œuvre Dance Me, dansée sur la musique du regretté Leonard Cohen, le metteur en scène Éric Jean renoue avec les Ballets Jazz de Montréal pour nous offrir, cette fois-ci, une exploration poétique au cours de laquelle l’histoire d’une femme atteinte de la maladie d’Alzheimer nous est racontée.

Dans cette œuvre, on retrouve le travail chorégraphique de la talentueuse artiste-chorégraphe Anne Plamondon, qui a collaboré avec l’ingénieux chorégraphe Juliano Nuñes dans le but de créer une signature artistique soignée aux allures impressionnistes.

Retrouver la scène, le public et les danseurs

J’étais heureuse d’assister à la première mondiale de Vanishing Mélodies, et ce fut d’ailleurs une agréable surprise que celle de retrouver cette salle de la Place des Arts remplie à plein rendement.

On a eu droit, d’emblée, à un accueil chaleureux de la part du directeur général et codirecteur artistique de Danse Danse, Pierre Des Marais, qui a profité de l’occasion pour nous présenter la nouvelle directrice artistique de la compagnie, Alexandra Damiani. Cette dernière nous a partagé à quel point elle était heureuse de retrouver la scène et le public, et ce, après dix-huit mois d’inactivité.

Puis, le spectacle a enfin commencé! Sur scène, j’ai pu apercevoir la comédienne Brigitte Saint-Aubin, vêtue d’une simple veste de couleur beige, laquelle était entourée d’une quinzaine de danseurs. Tout de suite, la musique toute en mélodies de Patrick Watson s’est fait entendre, et les interprètes ont alors exécuté une jolie chorégraphie, agrémentée de mouvements fluides et agiles, laissant admirer toute leur virtuosité. Ceux-ci étaient vêtus de costumes aux textures légères qui évoquent des couleurs aquatiques telles que le bleu turquoise, le vert, le marron et le bleu marin.

La scénographie, pour sa part, était fort soignée; on pouvait voir, sur scène, une grande boîte noire d’allure profonde qui était entourée de plusieurs fils lumineux, symbolisant ici l’endroit sécuritaire, hors de la vue du spectateur, où les danseurs et la comédienne se sont rencontrés, et où leur univers, leur danse, sont protégés, comme en lieu sûr.

J’ai alors eu cette impression de voir un premier tableau, comme une peinture en mouvement, qui combinait danse, musique et luminosité, et ce, à la perfection.

Suite à cette introduction réussie, la comédienne Brigitte Saint-Aubin a pris la parole pour la première fois pour réciter un court monologue poétique, et ce fut ainsi pendant toute la durée du spectacle. C’était une invitation à entrer dans son univers, celui de l’absence de souvenirs, et ce, avec l’aide d’une trame narrative récitée avant chaque danse.

Sa performance a été fort appréciée, toutefois, j’ai eu de la difficulté à trouver un fil conducteur entre la sienne et celle des danseurs, car j’avais l’impression d’assister à deux spectacles et à deux univers différents. D’une part, une interprétation théâtrale, à travers laquelle la comédienne nous faisait part de sa réalité, la maladie d’Alzheimer dont elle souffre, et d’autre part, une écriture chorégraphique fluide, dynamique et sincère, sur une musique ayant déjà une narration et une signification en soi.

Ainsi, j’avais déjà à ma portée un ensemble si riche, avec la musique, la scénographie, la chorégraphie et les danseurs que, selon moi, l’effet voulu, à savoir celui d’apporter de la théâtralité à cette proposition, n’était malheureusement pas en harmonie avec le reste.

Malgré cela, je salue la performance de la comédienne et les textes profonds, qui évoquaient l’oubli et l’absence de souvenirs, de même que cette belle initiative d’oser, de créer et de guider le public avec une trame narrative qui agit comme fil conducteur.

La virtuosité de la danse et de la musique

De plus, j’ai été ravie d’assister non seulement à une superbe interprétation de la part des danseurs, mais aussi à une technique précise et soignée aux petits oignons. La chorégraphie était vraiment captivante pour le regard; on y voyait des mouvements à la fois fluides et à la fois saccadés, et cela m’a permis d’assister à un joli contraste entre la danse et l’interprétation des danseurs, lesquels étaient guidés par la musique.

Ainsi, j’ai découvert, avec Vanishing Mélodies, une proposition chorégraphique stimulante, qui faisait parler et extérioriser des sentiments tels que l’inquiétude, l’amour, la détresse, et qui se mariait à la perfection avec la charge poétique contenue à travers la musique de Patrick Watson.

Parfois, j’avais même l’impression de voir apparaître devant mes yeux des figures chorégraphiques qui évoquaient des éléments de la nature, comme l’eau et le vent, et ceci apportait une touche poétique à l’œuvre. Même que c’était de toute beauté.

Chapeau bas au Ballet Jazz de Montréal et à toute l’équipe artistique qui ont su créé, tous ensemble, une belle proposition artistique fusionnant la musique et la danse!

Le spectacle «Vanishing Mélodies» en images

Par Sasha Onyshchenko

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