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Crédit photo : Festival Totally Tubular
Comme vous l’avez peut-être constaté dans ma bio d’auteure, je suis passionnée par la musique des années 1980.
Dès que j’ai vu les premières publicités pour ce festival il y a quelques semaines, j’ai sauté sur l’occasion pour voir ces grandes stars de la décennie de la mode audacieuse, du synthétiseur-pop et de la révolution technologique.
Plongée dans les années 1980 à travers la musique et la mode
Dès mon arrivée à la Place Bell, je me suis immédiatement plongée dans l’ambiance des années 1980, émerveillée par l’enthousiasme des festivaliers qui étaient vêtus de pièces et d’accessoires emblématiques de cette époque – selon mes références des films de John Hughes et des clips musicaux pixelisés, n’étant pas née avant 1996!
J’y ai vu des jupes en tulle rose vif, des chemises à imprimés «Memphis Design», des queues de cheval sur le côté et des blazers à épaulettes.
Je suis arrivée à ma place pendant que Tommy Tutone, un groupe de power pop californien, interprétait son tube le plus célèbre, «867-5309/Jenny», sorti en 1981. Cette chanson irrésistiblement entraînante, avec son refrain facile à mémoriser, a été reprise en chœur par la foule.
Toutefois, à ce moment-là, la salle était à moitié vide, et le volume n’était pas très élevé. Je me suis dit que Tommy Tutone n’avait pas le même attrait que Modern English et Men Without Hats, les deux groupes pour lesquels j’étais principalement venue à ce festival!
Une combinaison de groupes phares et de quelques oubliés
Le grand nombre de sièges vides dans la salle m’a donné un petit pincement au cœur. Ces formations, qui faisaient fureur à une époque, remplissaient autrefois les salles à craquer. Il doit être difficile de voir sa base de fans se réduire aussi drastiquement des années plus tard.
D’un autre côté, il y avait aussi de nouveaux admirateurs, comme moi, découvrant la musique de cette époque grâce aux listes de lecture en ligne ou aux bandes-son de séries contemporaines comme Stranger Things. J’ai effectivement remarqué la présence de quelques enfants de moins de dix ans et de jeunes adultes, preuve que la musique des années 1980 plaît autant de nos jours qu’à ceux qui l’ont vécue à sa sortie!
C’est Bow Wow Wow qui a pris la relève. C’est un groupe de new wave britannique aujourd’hui composé des membres originaux Annabella Lwin et du bassiste Leigh Gorman, ainsi que du guitariste Dave Calhoun et du batteur Eshan Khadaroo.
La foule semblait plus enchantée par leur performance; il y avait des spectateurs sautant et dansant sur les paroles de «I Want Candy» juste au-devant de la scène. À sa sortie en 1982, ce titre s’était avéré choquant en raison de l’image adolescente provocante sur la couverture du disque, de sa production punk audacieuse et de sa réinterprétation originale d’une chanson classique.
Le quatuor a évidemment interprété leur titre célèbre, «Do You Wanna Hold Me», une chanson aux paroles qui critiquent ouvertement la culture américaine et le matérialisme, tout en exprimant un désir sincère de connexion humaine authentique.
Annabella Lwin a terminé le concert en soulignant que nous devrions tous être fiers d’avoir survécu à une pandémie. Elle en a profité pour exprimer sa gratitude éternelle pour l’amour inconditionnel des animaux. Le lien entre les deux m’a échappé, mais… pourquoi pas!
L’enthousiasme était au rendez-vous pour le duo Wang Chung!
La salle était bien plus remplie lorsque Wang Chung est monté sur scène. Le tandem a débuté avec leur tube emblématique, popularisé dans le film The Breakfast Club de John Hughes (1985). La salle entière a aussitôt été ramenée à cette scène iconique où cinq ados en heure de colle dansent et fument dans la bibliothèque!
La musique du groupe britannique new wave, composé de Jack Hues et Nick Feldman, est connue pour ses mélodies accrocheuses, ses rythmes dansants et l’utilisation prédominante de synthétiseurs. Elle a surtout connu son heure de gloire durant les années 1980 lorsqu’elle jouait dans les clubs et à la radio.
Les deux musiciens avaient l’air absolument en extase sur scène, et leur énergie contagieuse s’est répandue à travers toute la salle!
À voir les regards de certains spectateurs autour de moi, il semblait que ce n’était pas la première fois qu’ils∙elles voyaient le groupe en concert. Et plusieurs d’entre eux semblaient même émus! À ce moment, je me suis demandé quel genre de souvenirs chacun revivait en dansant sur «Everybody Have Fun Tonight», la chanson classique de 1986!
Le titre «Everybody Have Fun Tonight» m’a fait réfléchir à ce qui attire tant de gens vers la musique des années 1980: serait-ce les paroles simples et directes, comme celles de ce titre incontournable, ou celles de «Jump» de Van Halen, «Call Me» de Blondie ou bien «Girls Just Wanna Have Fun» de Cyndi Lauper? Peut-être est-ce l’optimisme et la positivité véhiculés par les synthétiseurs, les rythmes dansants, les mélodies accrocheuses, ou l’expérimentation fascinante avec l’électronique?
Quoi qu’il en soit, j’étais ravie d’être là, en chair et en os, pour voir ces pionniers du genre!
Je ne connaissais pas réellement Wang Chung avant d’assister au concert, mais je dois avouer que leur performance m’a vraiment captivée! Contrairement à Bow Wow Wow, dont le mélange de genres me semblait trop éclectique, j’ai trouvé que ces derniers offraient un parfait équilibre entre le rock alternatif et la synth-pop des années 1980.
Modern English: l’essence du post-punk avec une touche new wave
La soirée était loin d’être terminée! C’est Modern English qui a pris la relève, un groupe britannique surtout connu pour ses titres emblématiques «I Melt With You» et «Hands Across the Sea».
Dès leur arrivée sur scène, j’ai immédiatement reconnu l’iconique coiffure du chanteur principal, Robbie Grey, et sa manière unique de se déplacer sur scène, que j’avais pu observer dans de nombreux clips sur YouTube.
Sa façon naturelle de danser, de se déplacer et de présenter les membres du groupe avec aisance et fluidité ajoutait une touche de fraîcheur juvénile à leur performance.
Ils ont interprété «Someone’s Calling» (1982), des morceaux de leur nouvel album 1,2,3,4, et ont bien sûr conclu avec leur tube le plus célèbre, «I Melt With You».
J’étais ravie d’entendre les succès de 1982, mais j’ai été agréablement surprise par leurs nouvelles chansons! Bien qu’elles mettent de l’avant un son résolument rétro, l’enthousiasme et l’énergie avec lesquels ils ont partagé ces nouvelles pièces avec le public étaient véritablement revigorants.
Les tant attendus Men Without Hats ont enflammé la scène comme nul autre!
Enfin, le symbole du cercle argenté barré avec un chapeau au milieu est apparu à l’écran, et j’ai tout de suite su que le groupe que j’attendais le plus était sur le point de monter sur scène. J’allais enfin entendre Men Without Hats, le groupe de new wave et synth-pop de Montréal.
Ivan Doroschuk (chanteur), Sahara Sloan (claviériste et fille d’un des membres fondateurs du groupe, Colin Doroschuk), Adrian White (batteur) et Sho Murray (guitariste) ont fait bondir les spectateurs de leurs sièges avec leur morceau emblématique «Safety Dance» (1982). Célèbre pour sa mélodie entraînante, ses paroles joyeuses célébrant la liberté de danser et son clip vidéo original, il était clair que bon nombre de spectateurs dans la salle attendaient ce morceau avec impatience.
Ivan Doroschuk a troqué la tenue médiévale du vidéoclip pour une tenue en cuir de la tête aux pieds ainsi qu’une longue queue de cheval blanche. Le chanteur de 66 ans semblait avoir rajeuni de 30 ans, dansant et courant sur scène avec une énergie débordante, déclarant à un moment de sa prestation, «Comme c’est bon d’être chez soi!»
Ils ont ensuite interprété «Moonbeam» (1987) ainsi que «Where Do the Boys Go», dont le tempo entraînant et les paroles sur la quête de liberté donnent envie de danser en tournant sur soi-même, tout en chantant le fameux «Wo-ho!» qu’on entend tout au long de la chanson.
Ce succès de 1984 a été suivi d’«Antarctica», un titre riche en sons électroniques et en synthétiseurs, qui met en vedette une signature plus atmosphérique qui contraste avec leurs morceaux new wave plus rythmés des débuts. Je me sentais tellement chanceuse; mes trois chansons préférées ont été jouées au cours des dix premières minutes!
Le groupe canadien a clôturé son concert avec une chanson «pour ceux qui sont arrivés en retard», suggérant par là qu’ils allaient jouer la version spéciale de «Safety Dance», sortie en 1983, un an après l’originale. Le Extended Club Mix de cette pièce propose un arrangement plus long, avec des sections instrumentales supplémentaires, pour s’adapter aux évolutions musicales du début des années 1980.
Les Men Without Hats ont quitté la scène sous un tonnerre d’applaudissements. Pour ma part, j’étais sur un petit nuage après avoir enfin entendu «Safety Dance» en concert, une chanson sur laquelle j’ai dansée des dizaines de fois dans ma chambre ; c’est mon titre numéro un pour me mettre de bonne humeur!
Le Festival Totally Tubular: un mélange vibrant de nostalgie et d’énergie rétro
En somme, le Festival Totally Tubular a été un véritable succès. L’ambiance joyeuse du public, les tenues inspirées des années 1980, et la programmation absolument impressionnante, ont fait de cet événement un inoubliable.
J’ai bien sûr mis le point final à cette soirée en beauté en achetant un t-shirt à l’effigie de Men Without Hats à ajouter à ma collection de souvenirs de concerts. J’espère avoir l’occasion de les revoir sur scène très bientôt!
Pleins feux sur quelques prestations en images!
Par Patrick Beaudry @ SNAPePHOTO Inc.
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