Rétrospective rock: Styx en concert à la Place Bell – Bible urbaine

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Rétrospective rock: Styx en concert à la Place Bell

Rétrospective rock: Styx en concert à la Place Bell

Les légendes du rock progressif ont enflammé l'amphithéâtre!

Publié le 23 mai 2024 par Emilie Matthews

Crédit photo : Alice Larrivée

Lumières tamisées, foule électrisée et énergie palpitante dans l'air: le concert de Styx à la Place Bell a offert bien plus qu'une simple performance musicale. La soirée s'est avérée un voyage nostalgique pour ceux qui ont découvert le groupe à ses débuts au courant des années 1970, et un aperçu de l'époque du rock 'n' roll pour ceux qui n'étaient pas encore né∙e∙s à cette époque. Avec les classiques intemporels et les nouvelles pépites de l'album «Crash of the Crown», le groupe a transporté le public à travers les décennies, rappelant l'essence même du rock et captivant les spectateurs et spectatrices de tous âges.

Un voyage temporel en concert

Alors que je faisais la queue pour passer le contrôle de sécurité et entrer dans l’amphithéâtre de la Place Bell, j’ai rapidement réalisé que je me trouvais au milieu de véritables fans de Styx, lesquels portaient fièrement des t-shirts de tournées passées du band. Autour de moi, des discussions animées sur les changements de membres du groupe et les expériences de concerts d’autres groupes de rock progressif comme Journey et Supertramp, animaient l’atmosphère préconcert.

Une fois à l’intérieur et à la recherche de mon siège, je me suis vite rendu compte que j’étais en dehors de la tranche d’âge moyenne. Parmi la foule, on pouvait trouver de nombreuses longues queues de cheval grisonnantes, des tatouages légèrement estompés et des «tenues classiques de papa» composées de jeans Levi’s, de baskets New Balance et de t-shirts graphiques de concerts passés (un uniforme que je connais bien grâce à celui de mon propre père!)

David Myles, originaire du Nouveau-Brunswick, a lancé la soirée avec une explosion d’énergie, mettant en valeur ses impressionnantes compétences à la guitare et sa présence captivante sur scène. Connu pour son style musical polyvalent mêlant folk, pop, jazz et blues, Myles a enchanté le public avec sa voix douce, sa performance captivante et l’effort qu’il a fait pour parler en français.

Photo: Alice Larrivée

Un accueil épique pour les légendes du rock

Enfin, vers 20 h 30, le groupe principal tant attendu a fait son apparition sur scène. Dès l’entrée de Styx, la foule s’est levée et a applaudi frénétiquement.

Le concert a commencé avec «The Grand Illusion», titre de l’album homonyme de 1977. La chanson présente le mélange caractéristique du groupe, combinant des éléments de rock progressif avec des arrangements complexes, des voix puissantes et une fusion de claviers et de guitares. C’est devenu un incontournable de leur répertoire et un des titres favoris des fans lors de leurs concerts. L’excitation de la foule était telle que j’ai eu du mal à entendre le début de la chanson!

La chanson emblématique de 1981, «Too Much Time on My Hands», a succédé au titre de 1977, incitant toute la salle à se lever et à danser. Lawrence Gowan a animé la scène en jouant du piano avec enthousiasme sur une plateforme circulaire rotative. Son énergie débordante le faisait danser, sauter et même courir!

J’avais mal à mes genoux de 27 ans rien qu’en regardant les chorégraphies audacieuses de ce prodige du piano de 67 ans.

Gowan a joué le rôle d’un véritable maître de cérémonie tout au long du concert, particulièrement lorsqu’il s’exprimait en français, ce qui ajoutait ainsi une touche de charme supplémentaire. Il a interrompu la liste des morceaux pour entonner un «Joyeux anniversaire» destiné à un membre de leur équipe de tournée, un certain Mark, avant de présenter chaque membre du groupe. Je m’en suis réjouie, car je dois admettre que je n’avais pas suivi de près les changements au sein du groupe.

Styx a été formé en 1972 par les frères Dennis DeYoung (claviers, chant), John Panozzo (batterie) et Chuck Panozzo (basse), ainsi que James «J.Y.» Young (guitare, chant) et John Curulewski (guitare, chant). Depuis lors, le groupe a subi plusieurs changements de membres, avec notamment l’arrivée de Tommy Shaw en 1975 et le départ de Dennis DeYoung en 1999.

Actuellement, le groupe se compose de James «J.Y.» Young, connu sous le nom de «parrain de Styx», Tommy Shaw, Chuck Panozzo (apparaissant à temps partiel), Todd Sucherman (batterie), Lawrence Gowan (claviers, chant) et son petit frère Terry Gowan (basse).

Photo: Alice Larrivée

Quand Tommy Shaw, à son tour, a chanté les louanges de Lawrence Gowan, ce dernier a été accueilli par une ovation bien méritée. Son énergie débordante et ses mouvements de danse ont insufflé un rythme sauvage à tout le concert, le rendant encore plus divertissant. Il semble avoir un rythme interne qui le pousse à danser sans arrêt, comme s’il était incapable de rester immobile.

À un moment donné, il s’est même installé de façon nonchalante sur le dessus de son piano, après avoir parcouru la scène en chantant, me convainquant qu’il était assurément un gymnaste ou un athlète dans sa jeunesse (ou une sorte de poulpe ou de chat dans une vie antérieure!)

Le rock comme art narratif

Tout au long du concert, l’écran de fond présentait un terrain semi-aride avec des formations rocheuses éblouissantes qui m’ont rappelé des images du Grand Canyon, du Saurus Rock de George Lucas et de Steven Spielberg dans Petit Pied le dinosaure, ou même du «canyon de Rock Rider» dans Mad Max: La Route du chaos.

Ces images rappellent les récits narratifs puissants présents dans de nombreuses chansons et albums de Styx, renforçant ainsi le caractère théâtral de leur musique. Par exemple, la chanson «Mr. Roboto» est basée sur une histoire inventée par le groupe, où un dénommé Robert Orin Charles Kilroy (R.O.C.K.), artiste de rock ‘n’ roll, est emprisonné par le groupe anti-rock Majority for Musical Morality (MMM) dans une prison futuriste pour délinquants amateurs de rock ‘n’ roll. Dans cette prison, les «Robotos» effectuent des tâches ingrates. Kilroy arrive enfin à s’en échapper.

Le nom «Kilroy» vient en réalité du célèbre graffiti «Kilroy Was Here» (et techniquement l’un des premiers memes) de la Seconde Guerre mondiale, symbole de résistance, ce qui correspond à la narration de l’album de rébellion contre des forces oppressives. Le personnage de Kilroy de Styx symbolise la rébellion du rock ‘n’ roll contre la censure et la surveillance morale.

Même le nom du groupe, Styx, porte une signification profonde: «Styx» fait référence au fleuve des Enfers dans la mythologie grecque, symbolisant la frontière entre la terre et le royaume souterrain où Charon guide les âmes des morts. Cette connotation évoque un sentiment de mystère et de surnaturel, correspondant à l’inclination du groupe pour des thèmes épiques et des récits grandioses dans leur musique.

Le groupe de Chicago a par la suite joué deux chansons de son plus récent album, Crash of the Crown, sorti en 2021: «Lost at Sea» et «Crash of the Crown». L’opus a d’ailleurs atteint la première place du classement Billboard des albums rock, confirmant l’influence inébranlable de Styx dans le monde du rock.

Des classiques comme «Blue Collar Man» et «Lady» ont été accueillis avec des cris de joie, la plupart des spectateurs reprenant les paroles mot à mot, brandissant leurs portables en les agitant de gauche à droite.

La joie de découvrir un groupe culte en concert

C’était un pur plaisir, pour moi, d’écouter en concert les trois chansons de Styx que je connais par cœur: «Renegade», «Come Sail Away» et «Mr. Roboto». Alors que je chantais à tue-tête les paroles de «Renegade» avec le reste de la foule, je me suis souvenue d’une citation du film Presque célèbre: «Je dis toujours aux filles, ne prenez rien au sérieux, si vous ne prenez rien au sérieux, vous ne serez jamais blessée, vous vous amuserez toujours, et si jamais vous vous sentez seule, allez simplement au magasin de disques et rendre visite à vos amis.»

Eh bien, je n’ai pas de tourne-disques, mais je vous garantis qu’aller à un concert de Styx est un remède tout aussi efficace contre tout coup de blues!

Comme à chaque fois que j’assiste à un concert exceptionnel, je me suis précipité vers le kiosque à souvenirs dès que les lumières se sont rallumées dans la salle pour ajouter un t-shirt à ma collection. J’espère pouvoir bientôt le porter lors d’un autre concert de Styx. Cela ne devrait trop tarder, puisqu’ils sont sur le point de partir en tournée avec les légendes du rock ‘n’ roll Foreigner et John Waite!

Tout comme Achille est devenu (presque) invincible après avoir été plongé dans le fleuve Styx par sa mère Thétis, le groupe Styx, quant à lui, reste intouchable et aussi rock ‘n’ roll que jamais, cinquante-deux ans après sa création.

Le concert de Styx en images

Par Alice Larrivée

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L'avis


de la rédaction

Grille des chansons

1. The Grand Illusion

2. Too Much Time on My Hands

3. Lady

4. Lorelei

5. Miss America

6. Crash of the Crown


7. Suite Madame Blue

8. Rockin' the Paradise

9. Blue Collar Man

10. A Criminal Mind

11. Fooling Yourself

12. The Best of Times

13. Khedive

14. Lost at Sea

15. Come Sail Away

Rappel

16. Mr. Roboto

17. Renegade

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