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Crédit photo : Aja Palmer
Dès les premières notes de six cordes de «3WW», le groupe envoûte, tout en douceur. Les visuels, simples mais élégants, accompagnent très bien les sonorités folktronica du morceau. Les trois membres sont chacun séparés par des murs de néons qui habilleront efficacement chaque moment d’un joli jeu de lumière.
Si le son n’était pas toujours bien balancé (la voix du chanteur Joe Newman était parfois hésitante et enterrée sous le poids des claviers et de la batterie), la soirée était globalement réussie. Les nouvelles chansons de l’album Relaxer (dont les électrisantes «Deadcrush» et «In Cold Blood») ont su trouver leur voie dans le cœur du public, qui connaissait la majorité des paroles. «Adeline» et «Pleader» ont quant à elles donné au concert des moments gracieux et contemplatifs.
À ces nouveaux morceaux s’ajoutaient bien entendu une panoplie de classiques d’An Awesome Wave, le premier album, comme «Something Good», «Tessellate» et «Matilda», laquelle fut chantée en chœur, par la foule. Difficile pour plusieurs personnes de rester assises en de pareils cas! Plusieurs spectateurs, assignés à des bancs, ont choisi d’imiter le parterre en se levant et en dansant gaiement.
Peu de place pour le répit, alors que la formation a enchaîné seize pièces sans trop d’interruptions. Et Alt-J avait gardé les meilleurs moments pour le dessert, avec «Taro», une pièce dansante aux accents de musique orientale, très bien rendue en concert, et «Fitzpleasure», servie en fin de parcours.
C’est lors du rappel qu’on a pu mesurer à sa pleine mesure l’amour que voue les fans au groupe originaire de Leeds: un tonnerre d’acclamations résonnait lors des premières notes de l’introduction du premier album, suivi de «Left Hand Free» et, bien sûr, de «Breezeblocks», qui a envoyé tout le monde à la maison, satisfait.
En concert, Alt-J ne réinvente rien: pas de solos qui traînent en longueur, peu de grands moments électrisants, pas trop de flafla ni de coups d’éclat, les pièces sont très «collées» à l’album et la formation, peu bavarde, s’exécute adéquatement pour offrir à la foule une collection bien équilibrée de chansons, tantôt plus rock, tantôt plus en retenue.
Les trois albums ont tous quelques moments pour briller comme il se doit. Rien de compliqué, donc, mais ça fonctionne plutôt bien.
Bishop Briggs: une artiste à surveiller de près!
La chanteuse Sarah Grace McLaughlin (alias Bishop Briggs), qui avait le mandat de réchauffer la Place Bell avant l’arrivée en scène du groupe principal. On peut dire que c’est mission accomplie pour l’artiste anglaise qui a été chaudement applaudie à plusieurs reprises. Briggs habitait la scène, ne pouvant s’empêcher de courir de long en large sur celle-ci. Ça ne l’a pas essoufflé outre mesure: elle était toute en voix et avait de l’énergie à revendre. Ses pièces électro-rock aux accents dubstep ont convaincu le public. Après sa prestation, elle était sur toutes les lèvres. Parions qu’on n’a pas fini d’entendre parler d’elle!
L'avis
de la rédaction
Grille des chansons
1. 3WW
2. Something Good
3. Interlude 1 (Ripe & Ruin)
4. Tessellate
5. Deadcrush
6. Nara
7. In Cold Blood
8. Dissolve Me
9. Matilda
10. The Gospel of John Hurt
11. Bloodflood
12. Every Other Freckle
13. Taro
14. Adeline
15. Pleader
16. Fitzpleasure
Rappel
17. Intro (An Awesome Wave)
18. Left Hand Free
19. Breezeblocks