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Crédit photo : Marin Blanc
La fragilité des ritournelles de Joëlle
Joëlle Saint-Pierre a ouvert le bal de cette soirée triple et posé sa douce voix en s’accompagnant seule. Au piano, à la guitare, mais surtout au vibraphone, cet instrument inusité dans la chanson pop, la jeune femme a livré une prestation délicate. Ses textes sensibles et élégamment troussés nous racontent l’amour ou la solitude. Elle les a portés de sa voix gracieuse sur de superbes mélodies qui nous ont bercé dans une ambiance intimiste. Espiègle, aussi, la chanteuse nous a fait cadeau de quelques touches d’humour bien dosées. Ses chansons se savourent comme des petites sucreries qui fondent sur la langue, et on en redemande.
Mathieu Bérubé et son univers classieux
Deuxième artiste de la soirée, Bérubé amène sur la scène des chansons folk aux accents rock. De sa voix douce et chaude, le musicien a interprété les chansons de son album Saudade, paru en avril dernier. Sur scène l’accompagnaient Mélanie Venditti à l’alto et au thérémine, Étienne Côté à la batterie, Cédric Martel à la basse et Simon Piché-Castonguay au synthétiseur. La formation, complice, et très en forme, a emballé le public avec un show parfaitement maîtrisé qui n’avait rien à envier aux plus grands. Les chansons de Mathieu Bérubé, aux textes classieux truffés de belles images et aux arrangements léchés, nous ont plongé dans des univers mélancolico-poétiques qui ont fait de chaque morceau une expérience sensible.
Douceur du bois avec Chassepareil
Ce fut enfin au tour de Chassepareil de monter sur scène. Ce groupe, originaire du Saguenay et abreuvé de folk québécois, trace petit à petit sa route dans le paysage musical montréalais. Au cœur leurs chansons à saveur tendre qui parlent du bois, des amours de jeunesse et de la nostalgie en ville, on trouve la trace de Beau Dommage, mais également des sonorités de musiques andines et de blues, avec le jeu de steel guitar de David Marchand (invité ce soir pour remplacer le multi-instrumentiste Ovide Coudé). Accompagnés par Pascal Gagnon-Gilbert à la batterie, la guitariste Alexandrine Rodrigue, la flûtiste Johannie Tremblay et le contrebassiste Pierre-Antoine Tanguay joignent leurs voix dans des harmonies à faire fondre un cœur de pierre et à faire pleurer les cœurs tendres. Une fausse candeur cependant, car le groupe nous entraîne à plusieurs reprises dans des envolées musicales puissantes qui ont emballé le public.
Après cette belle soirée, il aurait fallu une bonne couche de neige pour venir à bout des sourires de l’audience. Au lieu de ça, on brave le froid autour d’une cigarette pour échanger des éloges et des commentaires enthousiasmés. Les trois artistes présents ce soir-là, généreux et avec des projets aboutis, sont les fiers représentants d’une chanson montréalaise effervescente et très riche, qui a de beaux jours devant elle.
On vous invite à les découvrir et les encourager, car, à coup sûr, on n’a pas fini d’entendre parler d’eux!
L'événement en photos
Par Clara Touchette Lacasse, Sansfaçons, William Mazzoleni
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de la rédaction