SortiesCirque
Crédit photo : Mathieu Pothier
Un jeu de violence, un jeu d’enfants
La scène de la TOHU est sobrement habillée. Des éclairages minimalistes nous laissent voir les corps des six artistes-acrobates qui bougent rapidement sur une bande sonore saisissante (bruits de klaxons d’autos, d’armes à feu et de cris, entre autres). On a la sensation que ces artistes sont des enfants, à savoir de bons amis qui possèdent une belle naïveté et qui parlent un même langage universel, celui de la solidarité et de l’amour.
Heureux, ils jouent dans une rue dangereuse, ils s’amusent et se lancent des boules de poudre blanche. On peut ressentir une forte fraternité entre les artistes, et on se fait également transporter dans un contexte culturel urbain latino-américain.
Entre sauts, prouesses acrobatiques et danse, les six amis placent des tatamis blancs rectangulaires (l’unique élément de scénographie du spectacle) sur la scène. Ils les déplacent et les replacent en fonction de leurs besoins. L’effet visuel est audacieux et original, car on a l’impression de voir des feuilles blanches qui bougent selon le récit que les acrobates souhaitent écrire. C’est comme si leurs corps, à travers leurs mouvements fluides et riches en métaphores, écrivaient une histoire de vie dans les tatamis. Et vraiment, c’est de toute beauté!
Le moment le plus rigolo du spectacle est sans contredit cette parodie de la danse classique, mise en scène par les six artistes de la compagnie. L’un d’entre eux porte un tutu blanc et il nous invite à vivre un instant ludique où l’on ose mettre en doute sa sexualité: un homme en tutu? Ses amis l’acceptent sans hésiter et dansent vivement avec lui. On se laisse guider par les rires contagieux dans la salle et l’on verse une petite larme coquine qui est le fruit d’une joie infinie provoquée par la performance.
Une ode à la langue des signes
Les six artistes prennent une subtile pause pour respirer et nous parlent avec leur cœur et leur corps. Ils bougent leurs bras et leur tête, et attirent fortement notre attention, car il s’agit d’un type de langage transformé en danse. Serait-ce une façon de nous dire de rester attentifs et de découvrir d’autres formes de communication? Sans aucun doute, ils nous ont laissés intrigués, puisqu’on aurait voulu décoder ce message!
Tout au long du spectacle, on voit une proposition fascinante de cirque qui réside dans le jeu de main à main, dans les acrobaties et une danse énergétique. Une mention spéciale aux artistes qui nous ont livré une performance époustouflante! Leur fraternité et leur confiance l’un envers l’autre sont si fortes et attachantes qu’on oublie presque le danger existant dans leurs mouvements.
Après avoir créé Quien soy?, qui remettait en question l’identité de l’être humain et le solo Inquiétude, El Nucleo nous propose, avec SOMOS, de continuer le questionnement philosophique sur nous et notre culture: qui sommes-nous?
SOMOS est également une œuvre qui fera vibrer notre cœur du début à la fin et où l’on pourra sentir la noblesse de l’amitié; celle qui unit l’humanité et qui peut faire une différence dans nos vies.
L'avis
de la rédaction