Le sextuor Deerhunter avec Cindy Lee au National de Montréal – Bible urbaine

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Le sextuor Deerhunter avec Cindy Lee au National de Montréal

Le sextuor Deerhunter avec Cindy Lee au National de Montréal

Sympathiques weirdos

Publié le 17 janvier 2017 par Marie-Eve Linck

Crédit photo : Aja Palmer

C’est dans une salle comble qu’on attendait avec fébrilité le retour de Deerhunter sur scène à Montréal après un hiatus de quelques années. Et le groupe semblait lui aussi heureux de retrouver le public montréalais que celui-ci l’était de revoir cet excellent groupe du Colorado, un peu déjanté mais qui donne toujours une solide performance live.

En première partie, on retrouvait Cindy Lee, projet solo de Patrick Flegel, ancien membre du groupe de Calgary, Women. Elle (il) est arrivée seule sur scène portant un manteau de fourrure, des talons hauts vertigineux et une perruque blond blanc. On aurait dit un personnage s’étant échappé d’un film de David Lynch, une espèce de travestie-prostituée aux mouvements forcés presque «malaisants», qui a entamé des chansons aux échos des années 1950 rappelant la musique de Blue Velvet, mais avec des effets constants dans la voix, fréquences aiguës distordues et réverbération, presque dérangeants.

Ajoutons à cela que la voix de Flegel n’est pas toujours des plus justes.

Puis, le plus souvent, la musique à la base assez douce avec toutefois des moments noisy et expérimentaux, était préenregistrée, jouée et parfois accompagnée par sa guitariste et un choriste. De toute façon, on avait plus l’impression d’assister à une performance d’art plutôt qu’à un concert de musique à proprement parler et, en ce sens, c’était bien réussi. C’était loin d’être inintéressant et les personnes présentes au National ce dimanche soir ont aussi apprécié, si l’on se fie aux applaudissements suivant la prestation.

Ensuite, les six musiciens de Deerhunter sont arrivés, acclamés par la foule entassée, pour offrir leur rock inqualifiable, qui navigue à l’intérieur de différents styles, tantôt ambiants, tantôt plus pop, tantôt shoegaze ou encore expérimentaux, avec des moments presque jazz ou punk. Le concert s’est amorcé d’une façon assez pop, avec des morceaux plus fun ou jazzy, puis le chanteur a dédié la troisième chanson à Trish Keenan, anciennement du groupe Broadcast, qui a collaboré avec Deerhunter et est décédée à la mi-janvier 2011.

Bradford Cox, le chanteur et deuxième guitariste du groupe, constitue, sur scène, l’âme du sextuor. Malgré qu’il bouge comme un ado mal dans son corps, il a montré un charisme certain, une très bonne présence, cabotinant parfois, et il a interagi naturellement avec l’auditoire, répétant qu’il était très heureux d’être de retour à Montréal, une ville pleine de beaux souvenirs pour lui, qu’il trouvait le public montréalais fantastique et qu’il remerciait Blue Skies Turn Black (avec raison!) pour avoir été les premiers, il y a plus de 10 ans, à donner une chance à Deerhunter au Canada.

Le concert, qui semblait bien rodé, a continué en augmentant en intensité avec de plus en plus de morceaux affichant le côté post-rock et post-punk du groupe, dont la chanson «Take Care», tirée de leur plus récent album Fading Frontier, que Cox a présenté comme une pièce dans un esprit cabaret, inspirée de Kurt Weill et Bertold Brecht. Pendant toute la prestation, on a pu aussi admirer le talent, la dextérité et l’expérience des musiciens du groupe, tous excellents. En plus, ils semblaient s’amuser et ont bien communiqué leur énergie à la foule.

Au rappel, Deerhunter a joué trois morceaux plus longs, laissant beaucoup de place aux instruments, avec des moments expérimentaux. Puis, alors que le groupe quittait la salle, le chanteur est resté, seul avec sa guitare, pour offrir un trip personnel d’expérimentation pour lequel il s’est ensuite installé à la batterie en insistant pour que Cindy Lee et d’autres musiciens présents en coulisses se joignent à lui afin d’improviser, et ce, pendant plus de 30 minutes.

Vers la fin, alors que ça s’éternisait vraiment, la moitié de la salle avait déjà quitté et l’autre moitié paraissait moins concentrée.

Il vient un moment où il faut savoir s’arrêter…

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Par Aja Palmer

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