«Rien qu’s’une gosse», le troisième «one man show» de Dominic Paquet – Bible urbaine

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«Rien qu’s’une gosse», le troisième «one man show» de Dominic Paquet

«Rien qu’s’une gosse», le troisième «one man show» de Dominic Paquet

Bon raconteur, bon imitateur, mais pas parfait

Publié le 20 mai 2015 par Camille Masbourian

Crédit photo : Éric Myre

Il n’y a pas de thème récurrent ou de fil conducteur dans ce troisième spectacle de l’humoriste Dominic Paquet. Il le dit d’ailleurs d’entrée de jeu: pas de fil conducteur, pas de thème, pas de moment cute «à la Vincent Vallières». Le titre Rien qu’s’une gosse fait référence au fait d’être pressé, d’être constamment en retard dans cette société qui nous demande d’aller toujours plus vite. Il veut également tout dire et ne rien dire, tout en donnant une bonne idée du personnage.

Pendant un peu plus d’une heure et demie de spectacle, Dominic Paquet enchaîne les numéros parfois très drôles, parfois moins efficaces. Parmi les très bons, on peut compter celui du gars qui aurait inventé le système de calendrier actuel, et qui se promène de village en village pour propager la bonne nouvelle… et essayer de faire comprendre son invention aux gens. «Bon, j’ai établi un système de jours, de semaines et de mois. Chaque semaine va compter sept jours. Pourquoi pas dix? Parce que… parce que c’est sept. Ensuite, chaque mois va compter quatre semaine, plus une couple de jours tous seuls à la fin. Donc chaque mois va compter 30 ou 31 jour, sauf un mois qui va en avoir 28. Sauf que le mois de 28 jours, une fois aux quatre ans, il va compter 29 jours. Comment on fait pour savoir si le mois a 30, 31, 28 ou 29 jours? Compte sur tes jointures.»

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Son numéro sur les terroristes ainsi que sa suggestion de tous les mettre dans une piscine hors terre n’était pas mal non plus. «Ben quoi? Tout le monde est heureux dans une piscine hors terre? Je parle pas d’une piscine creusée, parce que ceux qui sont dans le creux touchent pas à terre, et ceux qui sont dans le pas creux ont pas assez d’eau… non, non. Piscine hors terre. Tout le monde est égal, tout le monde est heureux.»

Entre chaque numéro un peu plus long, Dominic Paquet a ponctué son spectacle de petites observations sur toutes sortes de sujets, allant de la difficulté à trouver un plombier («Est-ce qu’il y a des plombiers dans la salle? Non? Ça me surprend pas. Parce qu’il y en a JAMAIS des plombiers! Je pense que c’est plus facile trouver un panda qu’un plombier.»), au plus vieil homme à avoir divorcé, alors qu’il était âgé de 101 ans. «Ça faisait 85 ans qu’il était avec sa femme? Qu’est-ce qu’elle lui a fait pour qu’il la mette dehors au bout de 85 ans? Ça, c’est clairement l’homme qui est le plus lent à prendre une décision. «Écoute, c’est pas soudain, j’y pensais depuis 1962…».»

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Dominic Paquet est définitivement un bon raconteur et un bon imitateur (il fait notamment partie de l’équipe d’À la semaine prochaine!, diffusée sur la première chaîne de Radio-Canada), mais il aurait intérêt à ralentir un peu le débit et surtout à mieux articuler. On en perd parfois des bouts. Malgré quelques longueurs, des numéros peut-être un peu moins bien maîtrisés (et un numéro de danse complètement inutile), et un décor composé d’écrans, dont l’utilisation n’était pas toujours justifiée, Dominic Paquet s’en tire plutôt bien avec ce troisième one man show, dont la mise en scène est signée Réal Béland. Disons que les quelques numéros mentionnés ci-dessus, son imitation de restaurant chinois et sa conclusion sur les émissions du genre Docteur, suis-je normal?, Enceinte sans le savoir et Mon étrange dépendance viennent sauver la mise pour ceux qui étaient moins réussis.

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