La Place Bell a vibré au rythme de LCD Soundsystem et de sa boule disco

Les huit membres du projet musical ont fait leur entrée sur scène à 21h30 après une très longue attente où James Murphy nous a servi un DJ set de près de 90 minutes. Durant cette fausse première partie, la Place Bell n’était même pas remplie à moitié… Plutôt curieux. Lentement mais sûrement, le parterre s’est transformé en une jungle dense et dansante, et les places assises ont fini par se remplir.

Difficile de patienter aussi longtemps en voyant l’imposant arsenal musical de la formation installé sur la scène de l’amphithéâtre: synthétiseurs, claviers, guitare basse, électrique, percussions… Les huit musiciens occupaient chacun une partie intégrante de la proposition de LCD Soundsystem sur scène. Or, c’est James Murphy, le plus connu de la bande, qui a fait office de maître de cérémonie. Ce dernier s’acquitte très bien de sa tâche à l’aide d’interventions plutôt comiques qu’il a servies à la foule.

En concert, LCD Soundsystem nous présente le même parfait équilibre entre rock, électro-funk et disco qui a fait sa renommée. Les quatre albums du groupe sont également tous à l’honneur. Les visuels, sobres et élégants, accompagnent bien les huit membres sur scène. Si la musique de la formation n’a jamais été d’une grande originalité, la recette proposée ici est diablement efficace!

Surplombée d’une boule disco lumineuse, brillant de mille feux, la scène de la Place Bell a pris rapidement des allures de piste de danse géante. LCD nous a plongé directement dans une énergie contagieuse en entamant la méconnue mais excellente «Yr City’s a Sucker», issue de son tout premier album homonyme. Rapidement, le groupe a mis la foule présente dans sa poche en enchaînant les pièces «I Can Change», «Call the Police» et l’irrésistible «Get Innocuous!»

LCD n’a rien perdu de sa touche magique. Il exerce un magnétisme fou et envoûte tous les amateurs de rock dansant. Aucun temps mort (ou presque) ne nous est accordé ici: James Murphy et ses amis ont entamé la soirée la pédale au plancher et n’ont jamais levé le pied. Des morceaux très connus, comme «Tribulations» ou «Someone Great», côtoyaient des petits trésors moins connus du groupe, comme «Home», «Movement» ou encore la nouvelle pièce «Change Yr Mind», déjà devenue une incontournable.

«Tout à l’heure, on va arrêter de jouer, et les lumières vont se fermer, mais on ne va pas réellement partir. On va simplement attendre sur les côtés de la scène et revenir si vous ne quittez pas les lieux. Il faut bien donner un moment aux gens pour aller pisser!», a lancé Murphy, pince-sans-rire, après avoir repris «I Want Your Love» du groupe Chic (une reprise fort réussie d’ailleurs)! Comme de fait, le groupe a électrisé la Place Bell avec une magnifique exécution de «New York I Love You, But You’re Bringing Me Down», ce très beau morceau de l’album Sound of Silver, avant de faussement quitter la scène.

C’est sous la musique de la soirée du hockey des Canadiens (qui, au même moment, écrasait les Red Wings de Détroit 10-1) que le groupe est revenu sur scène pour entamer trois autres pièces, soit la nouvelle «Oh Baby» (peut-être un peu trop tranquille pour ouvrir un rappel) et, bien sûr, l’immanquable «Dance Yrself Clean», qui a agi comme point culminant de cette soirée bien spéciale: entamé en chœur par la foule, le morceau a dynamité la salle.

Impossible de rester assis! Les gens assignés à des sièges dansaient sans retenue, au même titre que le parterre. On a donné également toute la gomme côté visuel, alors qu’une pétarade de lumières multicolores accompagnait le groupe lors d’une finale totalement épique. On nous en a mis vraiment plein la vue!

Un autre morceau incontournable, soit «All My Friends», et ses sonorités krautrock, a envoyé tout le monde à la maison avec la sensation d’avoir assisté à quelque chose comme un grand concert: près de 100 minutes d’une recette maintes fois prouvée, rodée au quart de tour, gracieuseté d’une formation musicale au savoir-faire musical évident.

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