«Les albums sacrés»: le 20e anniversaire de «...The Dandy Warhols Come Down» – Bible urbaine

MusiqueLes albums sacrés

«Les albums sacrés»: le 20e anniversaire de «…The Dandy Warhols Come Down»

«Les albums sacrés»: le 20e anniversaire de «…The Dandy Warhols Come Down»

Hipsters bien avant leur temps

Publié le 30 novembre 2017 par Isabelle Lareau

Crédit photo : Capitol Records

Malgré leur son très accessible et leur succès sur les palmarès, spécialement en Europe, il semble que le groupe n’a pas le même degré de notoriété que ses chansons. On reconnaît les titres, mais rarement leurs noms. Et pourtant… Si vous écoutiez les radios étudiantes à la fin des années 1990 et au début 2000, parions que leurs chansons sont sûrement l’un de vos plaisirs coupables!

En tout cas, c’était l’un des miens! Malgré ma rigidité (à l’époque) à l’égard de la musique pop, j’aimais beaucoup les Dandys. Il faut dire que leurs chansons sont très bien construites, un mélange savant mais surtout astucieux de sonorités accrocheuses. Synthétiseur, shoegaze, guitare folk, psychédélique et cynisme: c’est une formule qui n’est pas unique, certes, mais qui est rarement aussi bien réussie.

The Dandy Warhols a vu le jour à Portland, en Oregon. Le chanteur et guitariste Courtney Taylor-Taylor, qui se sentait un peu à l’écart au secondaire, tout comme son ami et guitariste Peter Holmström, fondèrent The Dandy Warhols en 1994. La claviériste Zia McCabe et le batteur Eric Hedford furent recrutés peu après. Le passage d’Hedford fut plutôt court; il quitta le groupe en 1998 en raison d’une dispute à propos de redevances et fut remplacé par le cousin de Taylor-Taylor: Brent DeBoer. Ce sont les mêmes membres qui forment le groupe aujourd’hui. 

DandyWarhols-portrait-Bible-urbaine-albums-sacres

Le charme des Dandys…

Leur premier opus, Dandy’s Rule OK?, paru en 1995, se fait remarquer et le quatuor se fraye un chemin parmi les formations indépendantes à surveiller. Lorsque je réécoute ce disque, je constate que le son est résolument garage et qu’il s’agit des balbutiements de Taylor-Taylor et de sa bande. Cependant, cette offrande laissait déjà présager le style que les Warhols allaient emprunter, et ce, dès leur deuxième parution. J’avoue que j’ai dû mal à comprendre pourquoi nous savions, à l’époque, que ce serait un groupe très prometteur, car avec le recul, Dandy’s Rule OK? est bon sans être particulièrement mémorable.

Il n’y a pas que les admirateurs qui ont perçu leur potentiel. Capitol Records aussi! L’étiquette les prend alors sous leur aile. La formation présentera un successeur à Dandy’s Rule OK?; celui-ci sera rejeté par la maison de disque. Taylor-Taylor et ses acolytes ne se laissent pas abattre et composent un nouvel album. C’est ainsi que …The Dandy Warhols Come Down apparaît dans les bacs des disquaires, en 1997, et prouvera que le quatuor possède un immense talent. Et cette offrande démontre, sans équivoque, leur personnalité. Je dirais qu’à l’exception du fantastique Welcome to the Monkey House (2003), qui fut réalisé par le claviériste de Duran Duran, Nick Rhodes, et qui est une ode à leur amour de la musique des années 1980, les Warhols ont suivi une ligne directrice bien définie. Je dirais Thirteen Tales from Urban Bohemia (2000) est leur offrande la plus solide, mais …The Dandy Warhols Come Down possède indéniablement son charme. 

…et le sarcasme des Warhols

Il y a plusieurs excellents morceaux sur cet opus. «Not If You Were the Last Junkie on Earth» est l’un des grands succès de ce disque. Une chanson obscure malgré le rythme joyeux. Taylor-Taylor a expliqué en entrevue que la chanson fait référence à une ancienne petite amie ainsi qu’à Anton Newcombe, de The Brian Jonestown Massacre, tous deux ayant souffert de la dépendance de l’héroïne. 

La vidéo fut réalisée par le photographe David LaChapelle. Ce vidéoclip apparaît telle une satire d’une caricature qui, disons-le, ne fait pas dans la subtilité. L’esthétisme évoque les excès des années 1980; couleurs criardes, chorégraphie exagérée, costumes à la Twisted Sister et, en prime, des seringues dansantes! Vous remarquerez que les membres sont plutôt photogéniques. Ils soignent leur apparence et ont un air du genre «nous sommes cool sans vraiment faire un effort».

La pièce «Every Day Should Be A Holiday» est devenue particulièrement populaire (elle apparaît également sur la bande originale de There’s Something About Mary). Un ver d’oreille parfait! Je soupçonne que la façon dont sont structurés les refrains, les couches de voix superposées et les mélodies qui nous remémorent la musique pop des années 1960, y soit pour quelque chose. Les paroles semblent être une confession légèrement narcissique du style de vie des vedettes rock, toujours sur le ton cynique si cher à The Dandy Warhols.

Les pièces «Cool As Kim Deal» (cette dernière aurait pu être poussée beaucoup plus loin) et «Hard On For Jesus» cimentent leur côté impertinent, tandis que l’excellente et envoûtante «Boys Better», tout comme la rétro «Minnesoter», confirment leur talent comme instrumentistes. On remarque le désir d’exploration musicale, aussi discret soit-il.

Des hispters?

Bref, ils étaient des hipsters avant que le mot fasse partie de la culture populaire. Quand je revisite leur discographie, je constate à quel point leurs chansons sont bien structurées. J’ai parfois l’impression d’entendre des influences telles que The Beatles, The Beach Boys et Neil Young. Cependant, leur son est très actuel; les musiciens incorporent plusieurs types de sonorités à leur musique et peaufinent les arrangements.

Je trouvais leur musique parfaite pour faire mes devoirs: assez entraînante pour ne pas m’endormir sur mes cahiers de notes et assez planante pour m’aider à me concentrer. Les paroles sont insolentes, voire même prétentieuses, mais le rythme hop la vie et leurs vidéos prouvent que, malgré leur attitude, les membres ne se prennent pas au sérieux et qu’ils ont un très grand sens de l’humour.  

Et vous, quels sont vos souvenirs rattachés à The Dandy Warhols?

Surveillez la prochaine chronique «Les albums sacrés» le 7 décembre 2017. Consultez toutes nos chroniques précédentes au labibleurbaine.com/Les+albums+sacrés.

Nos recommandations :

Vos commentaires

Revenir au début