Osheaga 2019, jour 3 avec: Childish Gambino, The Franklin Electric, Tame Impala et des foules monstres!

Nilüfer Yanya : une Miss Universe qui passe inaperçu 

Auteure de l’un des meilleurs albums de 2019 avec Miss Universe, Nilüfer Yanya avait la tâche un brin ingrate de jouer en début de journée, devant une foule très embryonnaire, plus occupée à se mettre de la crème solaire qu’à apprécier la musique.

Malgré tout, on a pu apprécier sa voix unique et ses mélodies efficaces sur des pièces comme «Baby Blue» ou «In Your Head». Mais ces morceaux, parfois délicats, se faisaient aisément enterrer par les tests de son des Franklin Electric. Dommage. (Parlant de Franklin Electric, ma collègue Isabelle vous en parle à la page suivante!)

FouKi : y’a du monde à la messe 

«Ben voyons donc, y’a donc ben du monde», de s’exclamer une jeune femme devant moi. Oui, en effet, c’était impressionnant de voir le bordel la grosse foule qu’avait attirée FouKi pour son concert à la scène des Arbres. Vraiment, il y avait beaucoup trop de monde pour cette scène-là. FouKi est rendu suffisamment important dans le paysage pour remplir la scène Verte. Les organisateurs devront prendre des notes et comprendre que la musique d’ici, à Osheaga, ça fonctionne fort! Samedi, Les Louanges avait attiré, lui aussi, une foule très respectable sur la même scène. Donnez-leur les scènes qu’ils méritent!

Bref, fumeurs de weed, amateurs de rap queb et autres curieux qui ne comprenaient rien au phénomène s’étaient rassemblés à l’ombre pour du rap complètement «Zay» (pour reprendre l’expression fétiche du rappeur). Malgré le fait qu’on ait pu voir FouKi à des dizaines d’occasions cet été un peu partout au Québec, les nombreux fans ont répondu «présent». Et tant pis si on voit à moitié!

Real Estate : jouer l’été 

De longues mélodies à la guitare, très bien exécutées et un son qui évoquait l’été. Voilà ce que proposait le groupe Real Estate sur la scène Verte. C’est un concert parfait pour se coucher dans l’herbe et prendre un peu de soleil. Puisant dans ses quatre albums studio, le groupe du New Jersey était la trame sonore parfaite pour un après-midi ensoleillé.

Mac DeMarco : parfaitement déjanté et mémorable 

Mac DeMarco est un musicien ultra talentueux, éternel adolescent, devenu célèbre autant pour ses morceaux accrocheurs que sa personnalité étrange et attachante. Et comme à son habitude, le musicien presque trentenaire n’a pas fait les choses comme les autres.

Voici une petite liste sommaire de ce que Mac Marco a fait :

1. Commencer 15 minutes à l’avance (faisant près de 65 minutes au total, au lieu de 50!);
2. Débuter son concert en s’excusant parce qu’il est encore saoul de la veille;
3. Faire des culbutes sur scène;
4. Demander du feu à un fan pour s’allumer une clope;
5. Roter dans le micro («I’m an artist», dit-il pour se justifier);
6. Utiliser un jeu vidéo de Nes comme visuel de scène;
7. Jouer «Enter Sandman» de Metallica pour clore le concert.

Flanqué d’une casquette Nintendo 64, Monsieur DeMarco nous a joué plusieurs morceaux appréciés des amateurs, venus nombreux : «On the Level», «Cooking Up Something Good», «Ode to Viceroy», «Freaking Out the Neighbourhood» et «Chamber of Reflection» étaient au menu, tout comme de nouveaux morceaux. Mais c’est le long jam parfaitement rock et déjanté de «Choo Choo» qui a le plus enflammé la foule, tout comme la reprise de Metallica.

Bref, Mac DeMarco a été… Mac DeMarco, c’est-à-dire unique et juste assez nonchalant.

Tame Impala : une grand-messe psychédélique (et avec plein de lasers, s’il vous plaît) 

Pendant qu’Hozier nous balançait «Take Me To Church» et que Kaytranada nous offrait tous ses meilleurs beats à l’autre bout du site, l’équipe d’installation s’affairait à préparer les derniers préparatifs de Tame Impala.

La bande à Kevin Parker était assurément l’un des concerts à ne pas rater. Le groupe de rock psychédélique a acquis au cours des dernières années une énorme notoriété, en partie grâce à l’album Currents. Et dès les premières notes de «Let It Happen» (de ce même album), cette popularité s’est fait ressentir. Tout le monde connaissait les paroles, sauf quelques inconditionnels de Childish Gambino. On nous a balancé les confettis colorés à peine 5 minutes après que le concert ait débuté, et surtout, on nous a offert un visuel tape-à-l’œil et psychédélique. Parfois, on en a eu un peu mal aux yeux!

Peu bavard, Kevin Parker a enchaîné les hits : les nouveaux singles : «Patience» et «Bordeline», «The Moment», «Elephant» (avec encore plus de lasers; je pense que Tame Impala aime pas mal ça), «Feels Like They Only Backwards» et «The Less I Know, The Better». Tame Impala n’a rien réinventé et on se doute bien que la formule est répétée soir après soir, mais ça fonctionne drôlement bien. Le groupe australien nous a offert un véritable festin auditif et visuel. C’est tout ce qui compte.

Mais il y avait aussi Childish Gambino à surveiller. Et on se doutait bien qu’il pourrait sans doute rivaliser avec Kevin Parker et son groupe. Est-ce que ça a été le cas?

Voyez à la page suivante le compte rendu d’Isabelle Lareau, en plus de retours sur les performances de The Franklin Electric, Monolink, Metric et Kaytranada!