Orelsan au Club Soda de Montréal

«Koriass et moi on a un peu le même genre d’univers, on s’entend bien, et puis notre musique correspond vu qu’on a chacun notre groupe», a déclaré Aurélien Cotentin, lorsqu’on lui a demandé pour quelle raison Koriass et lui répétaient la même formule moins d’un an après. Il ne faut cependant pas croire que les deux rappeurs avaient seulement le désir de se réunir à nouveau, car de nouvelles chansons ont été ajoutées au programme et deux surprises ont su réjouir le public, soit la présence de Karim Ouellet pendant la chanson «L’hiver» de Koriass et un duo à la mi-temps entre les deux rappeurs sur une version à la québécoise de «Mauvaise idée».

En seulement quelques mois, la réputation d’Orelsan a monté en flèche et ce retour au Club Soda représentait en quelque sorte de franches retrouvailles avec le public québécois, qui a appris dernièrement que leur rappeur fétiche avait été révélé grand gagnant aux catégories «Album de musiques urbaines» et «Artiste révélation du public» aux Victoires de la Musique 2013. «Quand j’ai été nommé, j’ai été un peu surpris, parce que c’était la première fois, mais je m’y attendais pour la révélation, car je savais que c’est mon public qui votait et, avec ma présence sur les réseaux sociaux, je savais que mon public était assez cool et me permettrait de remporter», nous a révélé Orelsan, fier d’avoir figuré aux côté de -M-, Benjamin Biolay et Dominique A. Mais, même si Aurélien Cotentin est franchement apprécié du public, il ne fait pas de la musique pour des statuettes.

Le chant des sirènes, son second album couronné de succès, lui a permis de rouler sa bosse pendant près d’un an et demi, mais le chanteur de 30 ans se dit pas assez mûr pour l’écriture d’un nouvel album. «Pour l’instant, je réfléchis. Avec mon autre groupe les Casseurs Flowters, Gringe et moi on est entré en studio. On va sortir un album complet d’ici septembre ou octobre. C’est un délire de duos marrants à la frontière des Beastie Boys ou de Redman.» Orelsan est donc en phase réflexive, en période de latence, pendant laquelle il préfère se ressourcer, prendre son temps, afin de concocter un troisième album qui verra fort probablement le jour en 2014.

Influencé par la house, par la musique rap des États-Unis et d’Angleterre, mais aussi par Michael Jackson, Bob Marley, les Beatles et Queens, Orelsan aime se nourrir du talent de ces génies pour parfaire sa musique. De son premier album Perdu d’avance (2009) à Le chant des sirènes (2011), les textes du rappeur ont grandement évolué, passant de la naïveté adolescente aux problèmes d’un jeune adulte confronté aux filles et aux problèmes sociaux, et c’est justement dans ce contexte évolutif qu’Orelsan désire s’inspirer pour l’écriture de son prochain album. «Ça ne sera pas un album d’ego trip, mais j’ai envie qu’il me ressemble un peu plus. Je ne vais pas parler de meufs pendant dix mille ans. Je pourrais faire un album qui ne parle que de filles, que de tromper ses copines. Si on regarde Bob Marley, il a fait mille chansons de reggae et ça marche toujours, tu lis des mangas et il y a quarante-deux tonnes de Dragon Ball, et ça marche toujours.»

Fort d’une réconciliation avec les organisateurs des FrancoFolies de La Rochelle, Orelsan sera de retour à nouveau de la programmation du festival en juin, après avoir subi les soubresauts de son interprétation mitigée de la chanson «Sale pute», qui avait fait couler beaucoup d’encre dans les médias français. Ainsi, tout est bien qui fini bien et le programme double de Koriass et Orelsan au Club Soda a été une franche réussite.

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