«Vengeance» de Benjamin Biolay – Bible urbaine

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«Vengeance» de Benjamin Biolay

«Vengeance» de Benjamin Biolay

L'éclectique amoureux

Publié le 13 décembre 2012 par Sophie Boileau

Crédit photo : Audiogram

Après le très apprécié et encensé La Superbe, paru en 2009, c'est sans se mettre trop de pression que l'auteur-compositeur-interprète Benjamin Biolay a travaillé à la conception de Vengeance. Biolay a désiré s'entourer d'amis et de nombreux collaborateurs pour enregistrer ses chansons dans la convivialité. Si la vengeance est un plat qui se mange froid, on retrouve très peu d'amertume et de froideur dans les quatorze chansons aux sonorités multiples que nous propose Biolay. D'ailleurs, l'artiste lui-même ne sait plus pourquoi il a choisi ce titre en particulier. Ne restant que la chanson-titre pour faire écho au proverbe français.

Benjamin Biolay affirme avoir créé l’album de façon un peu chaotique, ce qui expliquerait l’exploration de plusieurs genres tels que le hip-hop, la pop et le new wave, qui donnent à l’album un côté éclectique. Il réussit à bien s’approprier chaque sonorité et on obtient ainsi une certaine continuité grâce à la voix et aux mots de l’artiste. En entrevue, il mentionne qu’être créatif c’est important, tout comme le fait d’être amoureux des chansons produites. On sent qu’il s’applique à la réalisation de chacune d’entre elles.

L’album s’ouvre sur «Aime mon amour», que l’on aurait davantage vue à mi-parcours, une chanson pop sur une histoire d’amour en passation où l’auteur regarde la personne qu’il a aimé être aimée par un autre. Une mélodie efficace marquée par la poésie mélancolique du musicien. L’amour reste encore le thème de prédilection de Benjamin Biolay et il sait d’ailleurs l’utiliser de différentes façons sans jamais l’épuiser.

Le rythme se fait léger et entraînant sur la très dansante «Le Sommeil Attendra». Tandis que la tension est plus présente dans «Ne regrette rien»,sur laquelle il est secondé par le rappeur français OrelSan. La mélodie et les mots sont alors plus lourds: «Avec le temps les sentiments les plus profonds s’effacent / On joue nos rôles du mieux possible / Un jour on tombe les masques / Interroge l’avenir son désastre». On retrouve plus de douceur avec «Confettis» où la chanteuse australienne Julia Stone accompagne joliment la voix grave de Biolay. On perd, par contre, la poésie de l’auteur-compositeur-interprète sous la réverbération de la très new wave «L’insigne honneur». «Profite», où participe Vanessa Paradis, suggère l’insouciance des amoureux et «Belle Époque» colle parfaitement au style d’Oxmo Puccino avec qui il partage le microphone.

Vengeance contient, en somme, bon nombre de single malgré son manque d’homogénéité. L’opus offre une belle suite au succès qu’a été La Superbe. Benjamin Biolay compte d’ailleurs sortir un deuxième volet à l’album dès l’an prochain parce qu’il s’est refusé l’idée de produire un autre album double. L’écoute de l’album confirme sans aucun doute l’affirmation de l’artiste comme quoi le disque est taillé pour la scène. Il projette même de faire une tournée au Québec très bientôt et prévoit prendre part aux prochaines FrancoFolies de Montréal, affirmation qui n’a pas encore été confirmée par les organisateurs du festival.

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