«Le chant des sirènes» du rappeur français OrelSan: réalité vs. fiction – Bible urbaine

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«Le chant des sirènes» du rappeur français OrelSan: réalité vs. fiction

«Le chant des sirènes» du rappeur français OrelSan: réalité vs. fiction

Publié le 7 juin 2012 par Éric Dumais

Souvent comparé à Eminem, Mike Skinner ou Koriass, le controversé rappeur français OrelSan, qui a fait fureur avec Perdu d’avance (2009), récidive avec Le chant des sirènes, un deuxième opus à paraître le 12 juin.

OrelSan effectue un retour en force avec ce nouvel album puisqu’il gâte à nouveau ses fans avec une généreuse poignée de chansons toutes aussi provocantes que moralisatrices. S’il a prouvé, trois ans plus tôt, qu’il n’avait pas la langue dans sa poche et qu’il avait une facilité déconcertante à manier les phrases assassines, OrelSan met de l’avant, cette fois-ci, une satire aigüe des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, qui opèrent une étrange séduction sur les jeunes d’aujourd’hui.

Avec les années, Aurélien Cotentin, alias OrelSan, a peaufiné son regard lucide sur le monde ainsi que ses mélodies hip-hop à forte tendance électronique, lesquelles contiennent davantage de beats rétro-futuristes, comme on peut le constater avec «Raelsan», excellent morceaux qui ouvre bruyamment l’opus avec une musique quasi Tron-esque.

Le chant d’OrelSan a pris de l’assurance depuis Perdu d’avance, car on ressent de plus en plus la hargne et l’urgence de vivre qui caractérisent désormais le modus operandi d’un artiste engagé qui porte toujours un regard critique sur une société désormais rivée sur ses iPhone, iPad, BlackBerry et autres gadgets électroniques.

On reconnaît, avec Le chant des sirènes, les thèmes typiquement «orelsaniens», notamment les filles et l’infidélité («Double vie»), la popularité («Le chant des sirènes»), la dépression et la solitude («Finir mal», «Si seul»), le sentiment de mal-être chez les jeunes branchés («Plus rien ne m’étonne», «2010») et la lourdeur du quotidien («La Terre est ronde»), sans oublier cette légère touche d’ironie et d’humour noir qui a naguère fait son charme.

À peine un mois après sa sortie, Le chant des sirènes a été certifié platine en France avec plus de 100 000 copies vendues. C’est un album d’actualité, bercé par la plume lucide et incisive d’un artiste en marge de sa société, mais qui, au bout du compte, a totalement raison de s’indigner devant autant d’injustices.

OrelSan sera de passage le 16 juin au Club Soda dans le cadre des FrancoFolies de Montréal avec l’artiste invité Koriass. Pour plus d’information ou pour acheter vos billets, visitez le www.francofolies.com.

Appréciation: ****1/2

Crédit photo: www.fnac.com

Écrit par: Éric Dumais

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